« Du côté de Canaan »

BARRY Sebastian

(Joëlle Losfeld)

Tout plein mélodramatique. La vieille dame vient d’enterrer son petit-fils, lequel s’est suicidé au retour d’Irak, là où il avait participé à la guerre américaine. Elle raconte sa vie. Sa naissance en Irlande. La fuite précipitée vers les Etats-Unis, son jeune compagnon traqué par les nationalistes irlandais. L’assassinat de cet homme, à Chicago, par les mêmes nationalistes qui ont fini par retrouver sa trace. La fuite encore, jusqu’à Cleveland. Là où, devenue femme, elle rencontre un flic au comportement étrange. Un flic qui lui fait un enfant avant de disparaître. Mais une richissime et généreuse famille la recueille et l’emploie comme cuisinière. Son fils appartient à la génération expédiée au Viet Nam. Il en reviendra pour bientôt disparaître à son tour. Non sans avoir fait un enfant à une jeune femme que la maladie emportera bien vite. Le gamin sera élevé par la grand-mère. C’est lui qui se suicidera à son retour d’Irak.

Oui. Tout plein mélodramatique. Et même plus que cela, le Lecteur omettant d’autres épisodes dans son succinct résumé. Et pourtant : le Lecteur a fini par s’attacher à ce roman-là. Sans doute à cause de la personnalité de la narratrice et de la façon si particulière dont elle construit son récit, entremêlant ses souvenirs aux situations quotidiennes qu’elle vit parmi les quelques personnes qui lui concèdent attention, amitié, respect. Sans doute également en raison du tableau fort contrasté de ces Etats-Unis où l’héroïne s’était imaginée trouver la paix et où elle se verra contrainte de se confronter à la violence, au racisme et autres maux récurrents au sein de la société américaine.

Du côté de Canaan

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