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4 décembre 2023

Assemblage

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« Assemblage »

BROWN Natasha

(Grasset)

 

Un court, très court roman revigorant. A peine 150 pages que le vieux Lecteur a parsemé de petits bouts de papier de couleur. Ses repères. Phrases ou paragraphes qui l’ont enthousiasmé. Tant il est vrai que des romans semblables à celui-ci se font rares sur les rayonnages des librairies. Un roman qui met à nu les tares de nos sociétés occidentales. En l’occurrence, et pour ce roman, la société britannique, société à laquelle appartient Natasha Brown (malgré de lointaines origines jamaïcaine).

Donc un roman qui secoue, qui ne peut en aucune manière laisser indifférent. Une histoire banale à deux personnages principaux. La narratrice, jeune femme qui est en passe de réussir sa vie dans la banque. Libre, émancipée, ambitieuse. Malgré ses origines. A priori représentative de ce monde nouveau qui émerge des limbes de l’ancien, celui des temps bénits de la colonisation. L’amoureux de la narratrice. Britannique pure souche. Issu d’une famille de la haute société. Du savoir vivre, de l’élégance. Mais aussi tout de ce que cela dissimule de préjugés, parmi lesquels le racisme n'est jamais vraiment absent.

Un roman qui met à nu, avec élégance lui aussi, l’hypocrisie policée de cette société prétendument moralisatrice. Sans fioritures. A coup de phrases brèves, de paragraphes qui n’en sont pas. Un roman qui va à l’essentiel. Et qui fait beaucoup de bien là où d’autres, bigots et faux-culs occidentalistes, doivent ressentir d’insoutenables souffrances.

« L’ambivalence de la mère était plus classique. Elle m’a présenté un jour d’une circonvolution maladroite, « la nouvelle bonne amie de notre benjamin ». Suivi d’un sourire entendu à la connaissance qui venait de l’interroger. Malgré tout, je la comprenais. Il me semblait voir la chose par ses yeux : aux amours de son fils, oui, elle acquiesçait. Mais il y avait aussi la famille dont elle venait, celle qu’elle avait rejointe par alliance. L’avenir, les enfants et la pureté – pas dans un sens racial crasse, non. Bien sûr que non. Il était question d’une pureté de lignée, d’histoire : de mœurs et de sensibilité culturelles partagées. La préservation d’un mode de vie, d’une classe, l’échelon supérieur, indispensable, de la société. Il ne fallait pas que la croissance atrophiée de son fils (et qu’était cette relation, sinon une fantaisie puérile ?) ait des répercussions sur le patronyme familial.

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