Ainsi nous leur faisons la guerre

« Ainsi nous leur faisons la guerre »

ANDRAS Joseph

(Actes Sud)

Bof. Du gentillet. Dans l’air du temps. Celui qui pousse vers le végétarisme (et sa version hard, le véganisme). Trois « Panneaux ». De Londres aux USA, pour aboutir à Charleville. Un thème unique : la maltraitance animale. Le vieux Lecteur s’est souvenu que l’enfant qu’il fut, au lendemain de la guerre, assista à maints meurtres rituels. Lapins, poulets, pintades, poules, et même le cochon de chaque hiver, celui dont les hurlements à l’instant qui précédait le sacrifice retentissent encore dans sa mémoire auditive.

Le spectacle de la mort n’a rien de ragoutant, le Lecteur le concède. Mais l’animal humain n’est-il pas un omnivore ? Lequel omnivore se nourrit en partie de viandes (dont celles qui sont rarement évoquées, celles des poissons). Lesquelles viandes proviennent d’animaux qui sont sacrifiés. En sachant bien entendu que ces sacrifices devraient s’opérer hors du contexte industriel que prétendent imposer les sociétés capitalistes. Dans des conditions « artisanales ». Celles qui prévalurent lors de la décapitation du superbe poulet que le vieux Lecteur fit cuire ce récent dimanche selon les traditions héritées de Juliette, son aïeule : sur un lit d’estragon, le volatile bourré d’estragon, quelques gousses d’ail, du gros sel, de l’huile d’olive et du beurre, et une cuisson lente (140°). Un régal au terme des trois bonnes heures que le poulet passa dans le four.