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Lectures
17 février 2022

Je suis une fille sans histoire

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« Je suis une fille sans histoire »

ZENITER Alice

(L’Arche)

 

« Commençons, peut-être, par des présentations (elles seront unilatérales car je ne peux malheureusement pas savoir qui vous êtes, vous êtes « vous » et c’est ainsi que je vais vous désigner dans ce texte). De mon côté, je m’appelle Alice Zeniter, je suis écrivaine et pendant une centaine de pages, je vais vous parler du récit. C’est un sujet important pour moi, pas uniquement parce que mon métier est d’écrire des histoires mais parce que les histoires, les récits constituent une part énorme de nos existences et qu’on prend peu de temps de les étudier. »

Un court bouquin. Tout plein de bel humour. Donc de pudeur. Un bouquin qui ne manque cependant pas d’érudition, puisque le Lecteur y a croisé Aristote, Eco, et quelques autres comparses dont les patronymes n’apparaîtront pas ici (le Lecteur est, à sa façon, un vieillard plutôt pudique).

Je suis une fille sans histoire. Une sorte de contre-vérité, puisque l’Auteure a déjà publié des histoires. Parmi lesquelles des romans dont Sombre dimanche, un texte que le Lecteur découvrit voilà trois ou quatre ans et qu’il jugea alors un tantinet conformiste. (Mais le Lecteur se méfie de lui-même, de ses mouvements d’humeur et même –ce qui est un comble- de ses instants de paresse intellectuelle.) Ici donc, une fille sans histoire. Dont il paraît qu’elle écrivit sa petite centaine de pages avec l’intention de les mettre en scène et de les « jouer » sur quelques plateaux destinées à accueillir des activités théâtrales.

Le Lecteur ne tournera pas autour du pot : oui, il s’est enthousiasmé à chaque instant de son immersion dans ce qu’il considère comme une œuvre salutaire. Salutaire puisqu’elle l’obligea à remettre en cause ce qui constitue (et a constitué) l’activité majeure de son existence, la lecture de récits. Que ces récits sont en effet des révélateurs de l’Histoire de l’humanité. Une Histoire qui n’accorda (et qui n’accorde encore) qu’une place marginale aux femmes. En à peine plus de cent pages, Alice Zeniter réussit le pari a priori insensé de poser les questions majeures de ce que fut et de ce qu’est toujours la Littérature.

« Ecoute, Alice, on ne sera jamais des loups ni des oiseaux, on ne rejoindra pas une meute ni les grandes formations d’oies sauvages. Mais on peut les regarder, les écouter et les décrire autrement. On peut comprendre que les cris de l’un et le chant des autres ne sont ni une menace ni le calme reposant de la campagne : ce sont les expressions de luttes géopolitiques intenses, de négociations, d’ultimatums, de deuils, ou de parades amoureuses. »

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