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3 décembre 2018

Clientèle

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« Clientèle »

REYBOZ Cécile

(Actes Sud)

 

L’avocate. « Nous », lorsqu’elle se raconte dans ses relations avec ses clients. Spécialisée dans le droit du travail. Et qui, à ce titre, défend devant les tribunaux des Prud’hommes de la région parisienne, des salariés qui, pour la plupart d’entre eux, eurent le malheur de déplaire à leurs employeurs respectifs. Les victimes des violences perpétrées par les agents exécutifs d’un capitalisme tout heureux de se désentraver des contraintes légales qu’un archaïque code du travail leur avait imposé. Face à l’Avocate. Devant laquelle ils tentent de s’expliquer. Devant laquelle ils biaisent parfois. L’Avocate qui leur rappelle les règles élémentaires, celles qui prévalent dans sa profession : toute peine mérite salaire. La défense du salarié licencié passe aussi par la rétribution de celle qui assurera la défense de ses intérêts.

Le tableau « social » est saisissant de réalisme. Il alterne avec les moments où l’Avocate redevient « je », ceux où elle narre sa vie « privée », ses désirs et ses envies, les besoins d’un quotidien qu’elle tente d’agrémenter de « choses » qui ont un prix. Ses rencontres et ses errances. Son peu de vie familiale délimitée dans des périmètres bien précis. Le fils qui atteint à l’âge d’homme et que la violence subjugue, d’où les différents brouillons de la lettre qu’elle souhaite adresser à un psychiatre pour lui demander de prendre en charge les désordres éventuels de ce fils. Une fille fantôme et idéalisée, figée dans ses dix-sept ans.

Voilà un roman « intéressant ». Donc un roman non négligeable. Un roman de (sur) notre temps si peu soucieux de l’humain. Lequel humain retrouve ici une place centrale.

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