Le silence de la mer

« Le silence de la mer »

VERCORS

(Minuit)

Le Lecteur s’en est revenu par hasard vers ce texte dont l’étude lui fut imposée en ses années d’adolescence. En une époque où il passait ses vacances scolaires de l’autre côté du Rhin afin de se familiariser avec la pratique de la langue allemande. En une époque où les cicatrices consécutives aux atrocités commises par les nazis peinaient à se refermer. Lire « Le silence de la mer », ce fut pour le jeune Lecteur comme aborder à contresens une histoire qui tout juste commençait à s’écrire. Avec ce personnage de l’officier allemand pour le compte duquel une demeure bourgeoise fut réquisitionnée aux premiers jours de l’Occupation. Qui cohabitera avec le maître des lieux et sa nièce. Sans jamais échanger, ou si peu. Mais dans le respect des convenances, de celles qui s’imposent entre celui qui appartient au camp des vainqueurs et ceux qui appartiennent à la cohorte des vaincus. Sauf que l’officier allemand ne correspond pas à l’image que le vaincu peut se faire de son vainqueur. Deux cultures cohabitent. Deux cultures dont la proximité n’a pas résisté à l’épreuve du nazisme. Ce texte d’une belle sobriété, que Vercors écrivit en 1941, ouvrit les yeux et l’âme d’un jeune le Lecteur. Le vieux Lecteur n’en renie rien.