« Une seconde vie »

BOLGER Dermot

(Joëlle Losfeld)

Deux récits se superposent. Deux récits pour une même quête, celle des origines. Sean fut un enfant irlandais adopté par une famille anglaise. Une famille plutôt bien. Qui lui révèlera, le jour de ses onze ans, la vérité. Une vérité dont il fit apparemment abstraction jusqu’à l’âge d’homme. Un âge a priori raisonnable : marié, deux enfants en bas âge. Une enquête difficile puisque les traces laissées lors de sa naissance furent infimes. Mais l’obstination de Sean finit par payer. Il identifie sa mère biologique et, par la même occasion, la parentèle dont l’oncle devenu prêtre. Des retrouvailles qui précèdent, bien entendu, l’apaisement.

Ce roman reprend une première tentative de Bolger (1994) et propose une sorte de réécriture que le Lecteur est incapable de mettre en parallèle avec celle de cette tentative initiale. Pour une raison évidente : il ne se confronta jamais à cette œuvre. Son sentiment, à l’issue de sa découverte de « Une seconde vie », est mitigé. Irrité parfois par le déferlement de bons sentiments. Tenu en haleine par les rebondissements du récit. Intéressé, voire même intrigué, par une description sans concession des mentalités si particulières des catholiques irlandais. Mais jamais vraiment convaincu, même s’il ne mit pas en doute le propos de l’Ecrivain. Passionné tout de même par les deux personnages principaux. Sean, le fils, déjà évoqué. Et surtout Lizzy, la mère, engrossée à la veille de ses vingt ans et « confiée » par sa famille aux bonnes sœurs du coin. Lesquelles bonnes sœurs priveront Lizzy de son enfant quelques semaines après l’accouchement. Car c’est bien là le cœur de l’ouvrage : cette rupture, ce divorce non consentis entre la mère et le bébé. Afin que celui qui deviendra l’oncle puisse mener à bien les études qui lui permettront d’endosser la soutane. D’où un roman qui traite moins du problème de l’adoption que de celui de l’abandon imposé. Une œuvre non dénuée d’intérêt.

Une seconde vie

Partager cet article