« Solstice »

LLOP José Carlos

(Jacqueline Chambon)

Sous Franco sans Franco. Majorque. Une enfance. Des vacances estivales. Sous la tutelle du père, officier d’artillerie dans l’armée du dit Franco et dont la mission consiste à repousser une éventuelle tentative d’invasion venue de la mer. Une vie ordinaire. Rituel immuable. En août, le séjour dans une base militaire. La famille réunie. Promenades, baignades, lectures. La dictature ? Non pas effacée, mais reléguée, plus qu’ignorée. Une vie ordinaire. Dans un cadre à la fois austère et majestueux. Un paradis pour l’enfant dont l’imaginaire se nourrit de ses rencontres littéraires aussi bien que de la contemplation des paysages. Ce qui construit l’homme en devenir. « Je veux parler de paradis préservés uniquement par la mémoire, comme nous conservons les livres qui nous ont rendus heureux mais que nous refusons de relire, pour en garder cela, justement : les dons qui ont rendu notre vie différente de ce qu’elle aurait pu être. »

Dans ce court roman, le Lecteur a en quelque sorte reçu quelques clés utiles qui lui serviront à revenir puis à s’insinuer dans certaines des œuvres de l’Auteur catalan découvertes voilà déjà quelques années.

« Tous les étés étaient le même été. Toutes les mers étaient la même mer. Notre vie était identique chaque mois d’août. Et c’était justement cela qu’on cherchait dans ma famille (et dans tant d’autres familles à l’époque). Ou du moins ce que recherchait mon père. Grâce à lui, j’ai découvert l’unité du temps, ou plutôt j’ai ébauché ma première conception de cette unité : en été il n’y avait pas de passé, ni de futur ; seulement le présent, et ce présent se projetait sur le reste de la vie comme un royaume ancien se projette sur les civilisations qui lui succèdent. Un présent solaire, méditerranéen, classique… »

Solstice

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