« L’échelle de Jacob »

OULITSKAÏA Ludmila

(Gallimard)

Un « grand » roman russe qui accompagna trois nuits consécutives d’insomnies du vieux Lecteur. Un long et passionnant périple dans la vie d’une famille russe, des débuts du vingtième siècle jusqu’à la période contemporaine, des révolutions avortées jusqu’à l’ère poutinienne. Une malle dont Nora hérite de sa grand-mère, une malle qui contient tout ou partie des lettres qu’échangèrent Maroussia, la dite grand-mère, et Jacob, le grand-père. Des amours naissantes de deux jeunes gens passionnés de culture jusqu’au goulag dans lequel se dilueront les dernières illusions de Jacob. Alors que Maroussia, danseuse et communiste ardente, poursuivra seule son chemin. Les lettres de l’une et de l’autre, qui jalonnent le roman et établissent des repères qui éclairent leur curieuse relation et inscrivent leur cheminement dans l’histoire ô combien violente de l’Union Soviétique. Une lecture entrecoupée du récit de ce qu’il advient de Nora, intellectuelle elle aussi, et de son fils. Donc nourrie de ce qui la relie au passé de ses proches. Et qui donne consistance à ses propres exigences de femme libre dans ce monde où les puissants s’évertuent à la priver de sa liberté.

Un résumé qui ne résume pas. Un résumé qui entrouvre quelques pistes pour qui voudra bien s’immerger dans ce roman-là. Un roman qui fait souvent référence à Tchekhov. Ce qui n’est pas le fruit du hasard.

« Mon défunt père aurait sauté au plafond s’il avait entendu ce que je dis aujourd’hui… Voilà ce que à quoi je réfléchis sur mes vieux jours… Pourquoi les Juifs ont-ils eu un tel amour pour le pouvoir soviétique ? Parce que, dans les premiers temps, il avait remplacé les valeurs nationales par des valeurs « internationales, et de nombreux Juifs espéraient ainsi échapper au fardeau de la judéité… »

L'échelle de Jacob

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