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„Les Pays“

LAFON Marie-Hélène

(Buchet-Chastel)

Le Lecteur avait apprécié un précédent roman de Marie-Hélène Lafon, « L’Annonce » (même éditeur). Il s’est passionné pour celui-ci qui marque beaucoup moins que le précédent une éventuelle filiation avec Giono. Car s’il est encore une fois question du monde rural, c’est d’abord de rupture puis de découverte de l’univers urbain que dépeint l’auteure. (« Pays quitté, quitté comme on répudie, comme on déserte. Pour faire sa vie. »). Faire sa vie. La vie d’une fille d’agriculteurs, bonne élève, dont les excellents résultats scolaires la conduiront jusqu’à Paris et à la Sorbonne. Paris où elle mènera à bien ses études, où elle se verra dans l’obligation de s’initier à un monde qui lui est totalement étranger, tout particulièrement celui des intellectuels (« Elle sentait qu’étaient célébrés, en des empyrées dont elle ignorait tout, des rituels qui mettaient les initiés en état de manifeste incandescence. »). Paris où elle s’installera et « fera (donc) sa vie ». Une vie citadine entrecoupée, durant les vacances scolaires, puisqu’elle se consacre à l’enseignement, de séjours parmi les siens, dans le Cantal. Marie-Hélène Lafon y redécouvre alors un pays en pleine mutation. Là où son père s’échine. Difficile condition paysanne dans le monde de la modernité. Et qui, lorsqu’il atteint à l’âge de vieillesse, s’interroge : « … il pensait que toute sa vie il avait couru après les machines, de plus en plus il avait été l’esclave des machines… »

Un très beau roman. Enrichi d’une vraie, d’une authentique écriture qui ne cherche en aucune façon à complaire aux faiseurs de modes.

Les pays

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