« Octobre »

WICOMB Zoé

(Mercure de France)

Exilée en Ecosse, mais brutalement abandonnée par son compagnon, Mercia retrouve l’Afrique du Sud afin d’y retrouver son frère. Une Afrique du Sud où elle avait vécu son enfance et son adolescence, et d’y mener de brillantes études au temps de l’Apartheid. Malgré ses origines métisses. Sa (re)découverte du pays natal s’accompagne alors d’une confrontation extrêmement brutale avec le frère, alcoolique. Une réalité familiale à l’image des dérives d’un pays qui ne se rêve plus d’avenir radieux, le pays du désenchantement et du renoncement.

« Que savent les Vieux ? Ils appartiennent à un autre monde. Ils n’ont pas remarqué comment les choses ont changé autour d’eux. En dépit de ses manières citadines, même Ousie est vieille et porte son complexe d’infériorité métis comme un châle tenu serré autour de ses épaules recroquevillées, elle ne sait rien du monde. Pour les sœurs, la nouveauté ce sont les routes goudronnées, l’eau qui coule d’un robinet et les fils du téléphone. Elles ne voient pas que les jeunes respirent la nouveauté, que leurs corps sont frais, que la musique rythme leur sang, qu’avec leurs têtes levées vers le ciel bleu leurs esprits s’envolent bien bien haut au-dessus de la flèche de la petite église. Hitse, allez ! La voilà la nouvelle Afrique du Sud. Même ici, dans ce qui s’appelle le Namaqualand oublié des dieux. Mais cela ne dérange pas les jeunes que Dieu ait oublié cet endroit. Si c’est comme ça qu’il veut jouer la partie, qu’il le fasse. »

Octobre

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