"Cet été-là"

Véronique OLMI

(Grasset).

"Véronique, le Lecteur vous doit l'aveu qu'il s'introduisit chez vous non sans ressentir ce qui ressemble à de l'appréhension. Non qu'il se soit introduit par effraction. Cela n'est pas dans ses habitudes. Non. Il a frappé à la porte. Votre roman s'est ouvert à lui. Il a emprunté le parcours que vous, l'auteure, lui avez indiqué. Mais c'est parce qu'il a, dès que ce roman se fût entrouvert, identifié des parfums qui lui parurent familiers qu'il ressentit cette appréhension. Le sentiment diffus de les avoir déjà respirés ailleurs. Chez Nina Companéez en particulier. Oui: la maison normande, la proximité de la mer, les assemblées familiales ou amicales, le rituel immuable, les dîners. Des gens issus de milieux sociaux point trop défavorisés. Des générations qui se confrontent. Des couples qui se désagrègent, d'autres qui suivent leur bonhomme de chemin. Mais il y a votre touche personnelle, votre écriture aussi. Qui font que le roman, votre roman, a priori plutôt convenu acquiert son autonomie et contraint le Lecteur à ne pas s'arrêter sous l'ombre d'un grand pin parasol atteint d'une maladie peut-être incurable. Les personnages, vos personnages, sont bien de ce temps dont ils reflètent les incertitudes. Leurs souffrances sont celles d'hommes et de femmes qui s'essaient à survivre. Leur court été est tout autant celui des possibles achèvements que des probables renaissances. C'est en cela qu'il palpite, qu'il vibre, qu'il restitue des moments de vies qui se conjuguent. Véronique, le Lecteur s'est-il égaré?"

Cet été-là

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