« Un monde en toc »

GREMAUD Rinny

(Seuil)

Le tour du monde. Depuis Lausanne où résident l’Auteure et sa famille. Ou, plus précisément, le tour d’un certain monde. Un monde qui en ses prétendues diversités ne surprend pas. Un monde du tout est pareil. Edmonton. Pékin. Singapour. Kuala. Lumpur. Dubaï. Casablanca. Les aéroports. Escales aseptisées. Et les « malls » géants, pseudo temples de la consommation où se concentrent les membres des couches moyennes supérieures. Grandes enseignes internationales qui s’exhibent de même manière en tous lieux. Marques prestigieuses. Formes identiques de racolage.

L’Auteure (qui est aussi journaliste) a accompli son périple. Désabusée. Jusqu’à la nausée. Mais proposant au Lecteur, via son récit, un réquisitoire implacable contre l’avilissement de ces couches sociales inféodées à un système qui détruit à grande vitesse ce qui subsistait d’humanité au sein des sociétés contemporaines s’avançant à marche forcée vers l’uniformité des modèles.

« Dans les années 1960 déjà on s’inquiétait sérieusement de l’avenir de cette humanité bêtement consommatrice, on s’interrogeait sur le sens d’une vie matérialiste, et sur ce salaire qui enchaîne les individus à leur condition d’acheteurs, de vulgaires débouchés pour les fabricants de bien manufacturés.

Aujourd’hui, partout dans le monde, ceux qui accèdent enfin, par la croissance économiques, aux loisirs et aux divertissements, aux vacances, aux téléphones portables et aux sacs à main de luxe, se trouvent heureux dans cet espèce d’abrutissement par l’image, dans la vie toute plate des magazines et des prospectus publicitaires (qui ont d’ailleurs fini par fusionner, mais c’est une autre affaire). Leur consommation nourrit cette croissance, qui nourrit la possibilité d’une consommation supplémentaire. »

Un monde en toc

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