« PROFANES »

BENAMEUR Jeanne

(Actes Sud)

Le Lecteur avait découvert Jeanne Benameur via un précédent roman (« Les insurrections singulières »), roman traitant du désenchantement de la classe ouvrière, lancée dans une quête de nouvelles formes d’organisation sociale. « Profanes » l’a enclos dans un tout autre contexte. Un richissime chirurgien à la retraite embauche quatre employés de maison. Des employés dont la mission est de l’accompagner dans son immersion au plus profond de son passé. Un passé douloureux qui conjugue le décès de sa fille et le départ brutal de son épouse. Une lente immersion assortie de tant d’interrogations sur le sens de la vie, sur la façon dont s’entrechoquent les doutes et les certitudes.

« Il n’y a pas de maître.

Pas de fils de dieu.

Pas de prophète.

Rien que des hommes et des femmes.

Des profanes… »

Le propos de Jeanne Benameur ne se résume évidemment pas à ces quelques mots là, mais ils les éclairent. Jusqu’au terme de son existence, le vieil homme, ce personnage autrefois si puissant, restera un profane qui gagnera petit à petit la confiance de celles et celui qui deviendront ses Compagnons.

Cette seconde intrusion dans l’univers de Jeanne Benameur a enchanté le Lecteur. L’œuvre que bâtit cette auteure-là lui semble singulière et particulièrement digne d’intérêt. Riche d’une humanité, cette humanité qui tâtonne, qui se cherche des repères hors des dogmes et des vérités révélées. Il laisse la trace d’un haïku (dont Jeanne Benameur prête la paternité au vieux chirurgien) :

« L’enfant qui l’imite

est plus merveilleux

que le vrai cormoran »

Jeanne Benameur - Profanes

http://www.mollat.com/livres/jeanne-benameur-profanes-9782330014285.html
Notes de Musique : 32 Satie/ Morceux En Forme De Poire - Mvt. 3, Brutal" />

Profanes

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