« Ormuz »

ROLIN Jean

(P.O.L.)

Ormuz. Au cœur des affrontements qui font les délices du Moyen-Orient. Là où transitent des multitudes de navires pétroliers et méthaniers. Là où la puissance américaine et la sous-puissance franchouillarde déploient leurs navires de guerre tant pour tenter d’intimider l’Iran, sous-puissance maléfique, que de convenir aux attentes des princes saoudiens et des émirs, alliés si peu conventionnels mais fort utiles en ces temps des simplifications idéologiques.

Wax, homme énigmatique, prétend traverser le détroit d’Ormuz à la nage. Sans qu’il soit possible de savoir s’il en a l’envie et les moyens. Ce qui n’a guère d’importance. L’essentiel n’est-il pas d’accompagner celui que Wax s’est choisi pour préparer cette improbable expédition ? Le Narrateur qui prend semble-t-il les apparences de Jean Rolin lui-même. Le Lecteur a donc accompagné le Narrateur durant ses pérégrinations du golfe Persique à la mer d’Arabie. Sans jamais rechigner. Y prenant même un véritable plaisir. Le plaisir de la découverte de contrées qui lui étaient quasiment inconnues (au point même qu’il déploya un Atlas et se livra à quelques-unes des lectures annexes suggérées par Google). Mais aussi la rencontre de personnages hauts en couleur. Avec comme ingrédients une évidente mélancolie rehaussée par un humour à fleur de peau. Et enfin la confirmation qu’il n’est rien de plus stupide que de porter foi aux discours officiels. En résumé : un passionnant moment littéraire, en dépit des apparences, celles qui laisseraient croire que Rolin aurait décidé de se confronter à une actualité que d’autres prétendent brûlante. Un roman hors normes que le Lecteur recommande.

Ormuz

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