« Academy Street »

COSTELLO Mary

(Seuil)

Roman irlandais qui déborde tout plein de bons sentiments ? Ou fresque sociale narrant le long et douloureux cheminement d’une femme s’extirpant des contraintes familiales et religieuses, avec en toile de fond l’exil aux Etats-Unis, une relative réussite professionnelle, un désert affectif et une maternité non désirée mais assumée. Un demi-siècle, la seconde moitié de celui qui vient de s’achever, d’un parcours qui débute au sein d’une famille plutôt aisée mais que la mort prématurée de la mère place sous la tutelle du père. Un père autoritaire, enclos dans les traditions. « Elle ne pouvait pas retourner là-bas. Elle ne pouvait pas affronter son père. Il avait élevé quatre filles privées de leur mère, les avait portées à l’état de femmes sans souillure, et il s’était révélé à la hauteur de sa tâche – sa boussole morale avait suffi -. » Une boussole morale qui en dépit des cahots mènera Tess, l’héroïne du roman, jusqu’au terme de son existence.

L’écriture dépouillée confère à ce roman un certain attrait. Mais elle concourt aussi à engluer Tess dans les filets de ce respect des traditions, de la soumission à la toute puissante église catholique, sans que ses velléités d’affranchissement n’aient la moindre chance d’aboutir. Ce qui est perceptible dès les premières pages, alors même que l’enfant s’essaie à retrouver les traces du fantôme de sa mère. D’où la perplexité du Lecteur.

Academy Street

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