« Les Garçons de l’été »

LIGHIERI Rebecca

(P.O.L.)

Rebecca Lighieri ? L’autre nom de scène D’Emmanuelle Bayamack-Tam. De la grande scène littéraire. Au pied de laquelle, le Lecteur, spectateur assidu et attentif à la fois, applaudit beaucoup plus volontiers aux prouesses évidemment littéraires d’Emmanuelle qu’à celles proposées par Rebecca. Non que Rebecca ne soit qu’une pâle copie d’Emmanuelle. Mais voilà qu’en ce roman, elle accumule quelques-uns des défauts les plus manifestes que l’autre révéla dans quelques-uns de ses romans. Dont, et en tout premier lieu, cette constante et furieuse envie de prouver qu’elle avait atteint à cette quintessence de l’art de brosser des tableaux hyperréalistes des heurs et malheurs qui affectent les franges les plus favorisées de la société franchouillarde. Mais sans ce minimum d’humour, ce peu de distanciation qui puisse permettre au Lecteur d’accorder un peu de crédit aux personnages les plus exposés à la vindicte de Rebecca.

Les principaux personnages ? Deux jeunes gens qui disposent de tous les atouts pour réussir tout ce qu’ils entreprennent. Grâce à un papa qui exerce l’honorable profession d’apothicaire. Grâce à une maman qui aurait pu être un peu plus qu’une dévouée mère de famille. De brillantes études tant pour l’ainé que pour le cadet. Des capacités hors normes pour évoluer sur des planches parmi les vagues tumultueuses. Sur la Côte basque comme à la Réunion. Sauf qu’à la Réunion, un vilain requin va dévorer un gros morceau d’une des deux jambes de l’ainé (le vieux Lecteur, à ce point passionné, a déjà oublié laquelle). Et qu’à partir de ce dramatique accident vont se révéler les tares cachées qui affectent cette famille apparemment unie. Jusqu’à corrompre tous ses satellites et les entraîner dans une sinistre sarabande.

Le Lecteur le confirme : il n’a pas apprécié ce roman et tout ce que son Auteure a tenté d’exprimer. L’excès de lieux communs, de poncifs, de clichés, dilués dans des représentations politiquement correctes de la société des nantis édulcorent ce qui pourrait survivre d’esprit critique dans un récit non pas ennuyeux mais irritant au possible.

Les garçons de l'été

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