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ROLIN Jean

(P.O.L.)

Excellent exercice de topographie, un long itinéraire très détaillé dans moult localités d’une France défigurée. Le Lecteur apprécia tout particulièrement la présentation des deux cités jumelles que sépare le canal de Caronte : les Martigues et Port-de-Bouc. Là où il résida près de dix ans durant l’avant-dernière décennie de l’autre siècle. Deux bastions bolcheviques qui ont survécu aux aléas des confrontations électorales. Sinon ? Une France de toute évidence ravagée par une guerre civile. En des temps que Rolin ne précise pas mais point trop éloignés de lendemains qui ne chanteront pas selon l’appréciation du Lecteur. L’affrontement non achevé entre des groupes fascistes, des bandes inféodées aux mouvements islamistes radicaux et quelques résidus des gauchismes qui résistent justement du côté de Port-de-Bouc. Tandis que les forces de l’ONU tentent de rétablir une très fragile paix civile et gèrent sans trop de moyens la survivance des populations. Un roman anticipatoire ? Qui sait ? Quoiqu’il en soit, le Lecteur ne parvient pas à se défaire de l’idée que le propos s’arrime à certaine idéologie, qu’il reprend quelques-unes des thèses qui font les délices d’une certaine presse, les thèses sur l’inéluctabilité des affrontements interculturels (plus qu’interreligieux). Un brouet d’une affligeante banalité ?

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