"La fortune de Sila"

Fabrice HUMBERT

(Le Passage)

Pour autant que sa mémoire ne le trahisse pas, le Lecteur avait émis une opinion favorable sur le précédent roman de Fabrice Humbert "L'origine de la violence". (Mais en cette journée estivale de la première semaine d'octobre, il est trop paresseux pour s'immerger dans ses archives pour y retrouver son billet d'humeur!). "La fortune de Sila" qui, sur un autre mode traite aussi de la violence, est un roman qu'il a également apprécié. En dépit d'une amorce qui le laissa dubitatif, avec cette rencontre fortuite, en 1995, de quelques personnages aux destinées hors normes. Sila, l'immigré sénégalais, serveur dans un restaurant parisien qui eût pu devenir la cantine préférée de notre Monarque. Deux couples de parvenus: un russe et un américain. Deux français en quête d'une improbable destinée.

Au fil des années, les parcours de ces personnages vont se croiser. D'Europe en Amérique. Dans ce monde en proie au tumulte, dans ce monde gagné par la frénésie de l'argent facile, des spéculations insensées. Et c'est parce qu'il aborde à cette folie collective qui s'assortit d'une violence extrême que le roman de Fabrice Humbert a su plus que retenir l'attention du Lecteur. C'est dans cette sorte de fable que l'écrivain excelle, lorsqu'il éclaire avec intelligence le côté sordide des réussites spectaculaires d'oligarques russes ou de spéculateurs français ou américains avec, pour corollaire, une violence qu'aucune loi n'est en mesure de contenir. En somme, un tableau/reflet qui renvoie à des réalités si peu conformes aux vieilles rêveries égalitaristes!

La fortune de Sila

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