« Jours d’exil »

KAHANE Juliette

(L’Olivier)

Un possible reportage subjectif, fruit d’une action militante à laquelle s’associa l’Auteure. « Une saison au lycée Jean-Quarré ». Puisque tel est le sous-titre de l’ouvrage. Le Lecteur ne portera aucun jugement sur l’action militante de Juliette Kahane. D’autant moins qu’il s’agit d’un mode d’action auquel il se montre plutôt favorable : le soutien à tous ces exilés qui frappent à notre porte commune et que « nos » politiques s’obstinent à tenir à distance. Mais il ressort de son parcours tout perclus de douleurs. Ses vieux neurones n’ont point supporté les règlements auxquels se livre la Militante (revenue elle-même de tant de combats qu’elle exhibe ses cicatrices comme preuve incontournable de sa bien-pensance). Des règlements de compte à l’encontre de ces malheureux égarés qui furent ses compagnons de combats mais qui prétendent, les inconscients, de transfuser des idéologies et des utopies toutes plus caduques les unes que les autres. Puisque l’Auteure l’affirme : il nous faut nous accoutumer à vivre dans un monde expurgé des vieux rêves qui entrecroisaient des mots éliminés des dictionnaires contemporains. Donc un livre conforme. Conforme à l’idéologie dominante. Celle qui s’interdit de se reconnaître comme telle, mais qui s’est insinuée partout.

« Les luttes collectives, comme je l’ai dit, j’ai cessé d’y croire et de m’y intéresser depuis si longtemps… Quant à la compassion organisée, aux associations de voisins, toutes ces manifestations d’esprit citoyen ou charitable, je les évite depuis toujours. A raison ou à tort, car il existe sûrement parmi elles de très estimables, les bonnes âmes qui se congratulent en faisant assaut de générosité, le cœur sur la main, me font fuir. »

Il est exceptionnel qu’une Auteure abordant à ce genre de question ait donné au Lecteur une telle envie de (la) fuir.

Jours d'exil

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