Comme un ciel en nous

« Comme un ciel en nous »

ALIKAVAZOVIC Jakuta

(Stock)

Un livre de commande, pour une collection intitulée Ma nuit au musée. Jakuta Alikavazovic raconte « sa » nuit au Louvre, dans la proximité de la Venus de Milo, dans la section des Antiques. Une nuit d’errances, mais surtout une nuit de retrouvailles avec son père. Lequel père, émigré yougoslave, avait entraîné Jakuta enfant dans la découverte de ce lieu prodigieux. Yougoslave, puisqu’à l’époque de la migration du père, la Yougoslavie existait encore. Et c’est bien dans cette partie de l’ouvrage que le Lecteur s’est inventé des proximités avec l’Auteure.

« Lorsqu’on quitte tout, lorsque l’on trouve en soi la force de se lever et de partir, de quitter son pays, sa langue, sa famille, comme l’a fait mon père, pour se réinventer, pour être à la fois son propre parent et son propre enfant – puisqu’on s’élève, seul, sur une terre étrangère, puisqu’on s’apprend à vivre -, lorsqu’on quitte tout, l’histoire qu’on se raconte et qu’on raconte à ses enfants est celle d’une table rase. Mais cette renaissance aussi est un mensonge. Lorsqu’on quitte tout, comment se transmet ce qu’on fuit et qui malgré cela ne lâche pas, qui malgré cela nous suit ? Car, lorsqu’on part, il est déjà trop tard. Lorsqu’on part, une partie de ce qu’on fuit est déjà derrière soi, est déjà à l’intérieur, a déjà été vécue. De cela, mon père n’a jamais rien dit… »