Moi et toi
« Moi et toi »
AMMANITI Niccolo
(10/18)
Le Lecteur a rencontré Niccolo Ammaniti par le truchement de l’image. Deux séries diffusées sur Arte et qui a des degrés fort différents l’avaient interpelé, suscité son intérêt et maintenu en éveil sa curiosité : Il miracolo puis Anna. (Deux séries regardées dans leur version originale au cours des deux dernières années.) C’est dans les rayonnages de la librairie Sauramps, là où il cherchait l’éventuelle présence d’un autre auteur italien, que son attention fut attirée par Moi et toi. Non pas tant par le titre du roman que par les nom et prénom de leur Auteur, celui-là même qu’il venait de fréquenter sur Arte.
Sa mémoire lui avait été infidèle. Voilà belle lurette en effet qu’il avait eu deux premiers contacts avec Niccolo Ammaniti. Deux romans déjà qui avaient suscité chez lui plus que de l’intérêt, un indéniable enthousiasme : La Fête du siècle puis Anna. Anna qu’il avait donc lu avant d’en voir sur Arte la transposition cinématographique (car il ne fait aucun doute pour le vieux Lecteur que Niccolo Ammaniti est bien plus qu’un faiseur de séries télévisuelles, mais bel et bien un authentique réalisateur qui s’inscrit dans la filiation des « grands » auteurs italiens). Une lecture dont il ne s’était pas souvenu mais dont la trace subsiste dans les pages du blog où il accumule ses notes de lecture.
Court, mais si dense, si intense, Moi et toi s’inscrit dans cette belle lignée là. L’histoire d’un adolescent qui peine à vivre dans le monde qui s’impose à lui. Un peu plus qu’un inadaptable. Mais qui accomplit des efforts prodigieux pour prouver à sa bourgeoise de mère qu’il est en passe de réussir « son » intégration. Quitte à créer ses propres fictions dont la plus accomplie sera la mise en scène d’un séjour à la montagne pour des vacances de neige (à Cortina) en la compagnie de quelques camarades de classe. Sauf que Lorenzo n’ira pas plus loin que la cave aménagée qui jouxte l’immeuble où il réside d’ordinaire et où il entretiendra aux yeux de sa mère l’illusion qu’il séjourne bel et et bien à Cortina. Sauf qu’il se produit un imprévu : l’irruption d’Olivia, sa demi-sœur, marginale, droguée. Olivia s’impose à Lorenzo.
Le roman cavale à tout allure. Les liens se nouent entre les deux personnages. La suite ne se raconte évidemment pas. Elle confirme cependant que Niccolo Ammaniti est un auteur majeur. Dans tous les domaines de la création qui sont les siens.