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Lectures
3 novembre 2021

La patience de l'immortelle

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« La patience de l’immortelle »

PEDINIELLI Michèle

(L’Aube)

 

« … Au bout de la terrasse, la main en visière, il contemple le soleil qui commence à disparaître dans la mer. Imagine, tu es accroché à flanc de montagne, pas bien haut, non, peut-être deux cents mètres, mais suffisamment pour dominer une vallée. De part et d’autre, la couverture épaisse du maquis comme la toison de gigantesques moutons, qui vallonne à l’infini, c’est vert que ça n’en peut plus. Face à toi, la vallée du Rizzanese qui serpente jusqu’à la mer. D’ici, tu peux suivre les méandres du fleuve grâce aux aulnes de ses rives qui, dépourvus de leurs feuilles en cette saison, forment une haie grise et sinueuse. Ouais, c’est beau. Et le berger originel n’a pas choisi par hasard cet endroit pour passer sa vie avec ses brebis. »

L’émotion palpable de Celle qui transcrit son éblouissement dans la contemplation des prodigieux paysages qu’offre la Corse à celles et ceux qui prennent le temps de s’y arrêter et de laisser vagabonder leurs regards. Le vieux Lecteur ne connait pas la vallée de la Rizzanese. Les hasards de la vie l’ont conduit, voilà bientôt quarante ans, jusqu’en Balagne, et il n’a eu de cesse depuis lors d’apprendre à connaître l’intime et si fascinant de ce pays qui n’est pas sien en limitant sa quête aux chemins qui vont d’Isula Rossa jusqu’à la montagne.

Un polar. Que ce vieux Lecteur a parcouru d’une seule traite, emporté par une narration qui ne s’autorise pas de répit. Le polar d’une Auteure qu’il n’avait jamais abordée, dont il ignorait l’existence. Une rencontre fortuite mais ô combien réjouissante. Un excellent polar. Si tant est qu’il soit judicieux d’user de ce qualificatif là. La Corse en est le personnage central. En raison de la stupéfiante beauté de ses paysages brièvement évoqués ci-dessus. Mais que serait la Corse sans les êtres de chair et de sang qui l’habitent, sans leur culture, sans leurs spécificités ?

Un polar. Avec son meurtre. En l’occurrence celui d’une jeune et brillante journaliste qui officiait au sein de la rédaction du journal de la chaine régionale de télévision. Un meurtre qui laisse supposer que cette si rigoureuse professionnelle aurait mis son nez là où il ne le fallait pas. Des incendies qui ne doivent rien au hasard. Le vampirisme des promoteurs immobiliers. Une enquête. Les flics. Mais aussi les investigations conduites par Ghjulia Boccanera, une détective privée installée à Nice, la même qui fut la compagne d’un flic, lequel n’est rien d’autre que l’oncle de la trucidée. Une demi-corse. Qui patauge ; qui s’égare. Puis qui finira par découvrir le fin mot de l’histoire. Sans trop savoir quel usage elle fera de ses conclusions.

Le vieux Lecteur vibre encore au souvenir de ce beau récit, de cette histoire hors normes. Un polar qui dans sa vieille cervelle atteint à des dimensions qui échappent aux limites du polar conventionnel.

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