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Lectures
5 mars 2021

Saturne

CVT_Saturne_5417

 

 

 

 

 

 

 

 

« Saturne »

CHICHE Sarah

(Seuil)

 

« Je suis morte. J’en suis revenue. J’ai pu vieillir…

… Le savoir que la mort laisse en nous ne s’efface pas. Après certaines déflagrations, on n’habite plus jamais vraiment avec soi-même. Mais c’est aussi précisément pour cette raison-là qu’il est possible d’aimer plus intensément : puisque tout est déjà perdu, il n’y a désormais plus rien à perdre. »

La seconde rencontre du Lecteur avec Sarah Chiche n’est évidemment pas réductible à cette seule citation. Mais celle-ci, au sortir de l’ouvrage, lui a tout de même servi de repère. Dans ce roman qui transfuse la multitude des souffrances endurées par celle qui jamais n’a connu son père. Celle qui s’est en quelque sorte désintégrée avant de se reconstruire. La Narratrice. Qui relie entre eux les fils d’une existence abrégée, celle de son père. Un rêveur, un homme la tête dans les étoiles. Dont les esquisses successives ne laissent entrevoir que des approximations, des contours flous. Donc une quête vaine, désespérante. Qui est dans l’obligation de puiser dans les lambeaux du temps de l’Histoire, celle qui va de la Guerre d’Algérie et de ses abominations au mitan des années 1970. Pour une famille, celle de la Narratrice qui avait ancré ses racines en terre algérienne. Donc l’abîme auquel se confronte la Narratrice. Jusqu’à en perdre l’équilibre, jusqu’à sombrer dans les ténèbres. Dont la découverte d’un élément fortuit, un film Super 8, lui permettra de commencer à émerger.

Il y a un an ou deux, le Lecteur s’était laissé prendre au piège d’un précédent roman de Sarah Chiche, Les Enténébrés. Malgré ses réticences à l’encontre à l’encontre des gens de plume qui s’en viennent des milieux de la psychanalyse. Saturne, dans son déroulement chaotique ponctué des cris d’une douleur transversale, l’a rapproché un peu plus de cette Auteure qui sait si bien s’éviter de se fourvoyer dans les marécages du récit autobiographique. Le piège s’est-il refermé ?

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