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Lectures
27 novembre 2020

LaRose

louise

 

 

 

 

 

 

 

 

« LaRose »

ERDRICH Louise

(Albin Michel)

 

Voilà donc près de dix ans que le Lecteur n’avait pas fréquenté Louise Erdrich ! Dix longues années ! Non qu’il ait oublié. Mais rien n’émanant du monde des Belles Lettres n’avait attiré son attention. Et puis voici que dans les rayons d’une Bibliothèque se révéla le nom d’une Auteure qu’il tient en très grande estime. Louise Erdrich, c’est l’Amérique qu’il aime, qui le fascine parfois. L’Amérique qui n’est à l’image ni de Donald ni de Joe. L’Amérique qui nourrit toujours des rêves, ceux auxquels il est bon de se raccrocher, ceux qui donnent un sens à l’existence.

« Il toucha la pierre à pipe avec tendresse. C’était le sang des ancêtres grâce auquel Emmaline et les enfants existaient dans ce monde précaire. » Le monde des Amérindiens, leur monde mis autrefois à feu et à sang par les conquérants venus de l’ancien monde. Landreaux, l’homme qui façonne la pierre à pipe, est un Ojibwé. Il a commis sans l’avoir ni voulu ni prémédité un acte qui bouleversera la vie de la communauté. La balle qu’il destinait au cerf va atteindre et tuer Dusty, le fils de son ami et quasiment parent, Peter. La Justice tranche : il n’y a pas eu crime, mais accident. Mais comment réparer, comment rendre à Peter et à ses proches le fils et le frère disparu ? Si ce n’est en leur confiant l’enfant qui était l’ami de Dusty, son presque cousin, LaRose. L’enfant de Landreaux et d’Emmaline. L’affaire est engagée. Mais le drame continue à peser sur les consciences, sur toutes les consciences. Dans un monde clos, qui s’ouvre ici et là à la modernité, mais qui n’échappe pas à ce que fut son histoire. Un monde clos, certes, mais porteur de valeurs humaines, et qui parvient à intégrer d’autres valeurs, celles des « autres », les conquérants d’hier et les proches voisins d’aujourd’hui (quand ils ne sont pas, pour quelques-uns d’entre eux, intégrés à ce monde-là).

Ce roman irradie. Ce roman laisse voir le possible d’une autre Amérique, une Amérique en voie d’apaisement. Un roman d’une exceptionnelle « richesse » humaine, au sein duquel chacune et chacun des protagonistes tâtonne et cherche sa part de lumière. La littérature de Louise Erdrich réconcilie, c’est une certitude, avec cette autre Amérique-là.

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