Dernier arrêt avant l'automne

« Dernier arrêt avant l’automne »

FREGNI René

(Gallimard)

De beaux souvenirs. Ceux que le Lecteur exhume de temps à autre de sa mémoire. La Haute Provence. La vallée du Colostre. Riez. La maison de la presse qui est aussi librairie. Le café. La place et ses platanes. Donc un cadre familier au Lecteur, celui dans lequel René Frégni installe ses personnages. Dont le Narrateur, un écrivain en panne d’inspiration et donc de l’obligation de se trouver une activité rémunératrice. Les propriétaires de la librairie/maison de la presse sont ses amis. Ils le mettent en relation avec un étrange personnage qui recherche un homme à tout faire pour le gardiennage d’un monastère inhabité.

« Je me suis d’abord installé dans la petite maison du gardien à l’entrée du monastère, à l’ombre d’un chêne qui devait être là bien avant l’arrivée des moines. Dès les premières nuits froides d’octobre, j’ai déménagé dans la maison de l’évêque, les murs y sont trois fois plus épais. »

L’inspiration ne s’en revient toujours pas. Le Narrateur se lance dans de menus travaux. Travaux au cours desquels il fera une stupéfiante découverte, celle d’un cadavre. Commence alors une enquête au centre de laquelle s’installe ce gardien de circonstance. Avec toutes les surprises que recèle un vieux pays de légendes.

Le Lecteur s’est laissé emporter par ce récit et ses énigmes, heureux de revisiter une contrée dont il avait rêvé de faire, en son jeune âge d’homme, son havre d’accueil. Des chemins semblables à ceux qu’il avait alors parcourus. Des lumières. Des odeurs caractéristiques de la Provence des montagnes. L’âpreté et la rudesse des hivers. De quoi s’installer et s’arrêter dans un roman/refuge.