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Lectures
1 juillet 2019

1994

9782743644758

 

 

 

 

 

 

 

 

« 1994 »

MEDDI Adlène

(Rivages)

 

L’Algérie. 1994. La guerre qui ne dit pas son nom, mais dont les atrocités vont bouleverser tout un peuple. Les islamistes d’un côté, au seuil du pouvoir politique. Et l’armée de l’autre côté, qui met tout en œuvre pour interdire aux Fous de Dieu d’atteindre leur objectif. Une guerre durant laquelle tous les coups sont permis. Avec la multiplication des atrocités. Attentats contre liquidations arbitraires. Un contexte dans lequel il est difficile de s’y retrouver, d’autant plus difficile pour des adolescents. Quatre lycéens qui décident de créer une organisation clandestine. Eux qui jusqu’alors avaient vécu au sein de familles relativement privilégiées et pour lesquels s’ouvrait un avenir que l’on peut présumer radieux. Tout bascule pour eux vers le pire. Le crime à commettre. L’omniprésence des services spéciaux. La fureur, le sang et les larmes. Un élan de mort que rien ne semble pouvoir contenir.

Dix ans plus tard, Sidali, sous une identité d’emprunt « fabriquée » pour lui à Marseille par un ami corse, s’en revient au pays. Une obsession : retrouver son ami Amin interné dans un hôpital psychiatrique. Le brutal rejaillissement des souvenirs. La confrontation avec celle, médecin psychiatre, qui tente de sauver Amin de son naufrage. Les barbouzes aux trousses de Sidali. Quels secrets les deux jeunes hommes partagent-ils ? Que s’est-il passé en 1994 ?

« Farès se tenait debout près d’elle, regardant non pas le cadavre de son neveu mais son fils, à quelques dizaines de mètres au milieu de la rue, l’arme à la main, haletant, les yeux rouges exorbités, cherchant où loger les balles de la vegeance. Leurs regards se croisèrent, la colère armée du Makarov et le fatalisme dévasté. A compter de ce moment et pour toujours, la mort et la vérité des hommes se nichèrent en Sidali. »

Le Lecteur s’est laissé emporter, sidéré qu’il fut par la narration d’une effrayante descente aux enfers, avec toutes les vies saccagées à tout jamais. Point de retour en arrière possible. Malgré l’exil. Des portraits qui glacent le sang. Ceux des Barbus sanguinaires, bien entendu. Et surtout ceux des militaires, à l’instar du père d’Amin, assoiffés de vengeance et prêts à commettre les plus abominables des crimes. Cela se déroulait voilà tout juste un quart de siècle. Donc hier.

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