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Lectures
24 juin 2019

La guerre est une ruse

la guerre est une ruse (Copier)

 

 

 

 

 

 

 

 

« La guerre est une ruse »

PAULIN Frédéric

(Agullo)

 

Un polar haletant. Si tant est que ce roman-ci puisse être rangé dans la catégorie « polars ». (D’où la tentation pour le Lecteur de l’affubler d’une autre dénomination : « roman politique ».) Un roman qui tire sa substance des tragiques évènements qui ensanglantèrent l’Algérie lors de l’ultime décennie du siècle dernier. Une guerre civile qui ne se reconnut pas comme telle et qui opposa l’armée – piler du régime – aux mouvements islamistes dont la façade légale n’était autre que le FIS (Front Islamique du Salut), lequel fut alors en passe de remporter les élections législatives. Le FIS qui se trouva très vite dépassé par le GIA  (Groupes Islamiques Armés) qui impose, lui, la lutte armée, assortie d’attentats, perpétrés sur le territoire algérien puis en France.

Le Lecteur s’avance prudemment dans ce raccourci (et non pas résumé) d’un long épisode tragique de l’histoire algérienne. Afin de ne trahir ni cette histoire ni certains des évènements dont s’inspira Frédéric Paulin. Un temps long, trop long pour le peule algérien qui lassé par le pouvoir du FLN et des militaires, semblait alors prêt à accorder, par la voie démocratique, sa confiance aux islamistes. Une frange de l’armée (les « janviéristes ») ne s’en accommode pas. Elle va donc à la fois combattre les maquis du GIA et infiltrer ces maquis par l’entremise de ses services secrets. Les barbouzes français observent l’évolution de la situation. L’un d’entre eux, un homme de terrain (le lieutenant Tedj Benlazar) découvre, alors qu’il observe l’interrogatoire « musclé » d’un islamiste interné aux confins du désert dans ce qui est assimilable à un camp de concentration, les étranges relations entre certains membres du GIA et des responsables des services secrets de l’armée algérienne. Il en rend compte à son supérieur (et ami). Mais à Paris, les principaux intéressés font la sourde oreille. Alors que les « janviéristes » poussent le GIA à « transférer » cette sale guerre sur le territoire français.

Donc un roman haletant. Un roman qui passionna le Lecteur. Un roman dont il pense qu’il ne déforme en rien des réalités ô combien douloureuses pour tous ceux qui comme lui ont toujours l’Algérie au cœur. Et qui souffrent toujours de la duplicité que manifeste l’Etat français dans ses relations avec son ancienne colonie. Ce que rappelle une fonctionnaire du ministère des affaires étrangères à quelques barbouzes engalonnés : « …

les militaires algériens sont nos alliés, mais ce ne sont pas pour autant nos amis. Et peut-être, je dis bien peut-être, n’avons-nous pas la même définition du terme démocratie. Quoiqu’il en soit, la France doit conserver une place prépondérante en Algérie. Le prix à payer est d’être poli avec nos alliés algériens. »

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