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Lectures
12 juin 2019

Je reste ici

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« Je reste ici »

BALZANO Marco

(Philippe Rey)

 

Roman « social » plutôt bien apprécié par le Lecteur. L’histoire d’un village du Haut-Adige. L’histoire de ses habitants depuis le début des années 1920, lorsqu’après le traité de Versailles et l’écroulement de l’Empire austro-hongrois, la région devint italienne. Une population contrainte par les nouveaux maîtres d’adopter la langue italienne. Trina, qui se destine à l’enseignement, se familiarise à cette langue. Non sans réticence. Une réticence partagée par la plupart des hommes et des femmes et de son voisinage. Dans un pays où Mussolini et les fascistes viennent d’accéder au pouvoir. Elle accepte d’enseigner clandestinement aux enfants du village la langue de leurs parents, l’allemand. Puis elle épouse Erich, devient mère de deux enfants, attachée à cette contrée que nombre de ses proches ont déjà déserté.

La suite ? Elle est intimement liée à l’Histoire. Fascisme et nazisme. La seconde guerre mondiale. Des conditions d’existence plus que difficiles en ce pays de montagnes où l’on vit essentiellement de l’élevage. Avec un problème annexe : celui du projet de l’édification d’un barrage sous les eaux duquel le village serait inondé. Projet abandonné lorsque les nazis occupent la contrée. Mais qui revient sur le devant de la scène dès la fin de la guerre, lorsque l’Italie intègre la société des démocraties occidentales et se prépare à participer à la construction de l’Union européenne. Trina et Erich sont de tous les combats menés pour empêcher l’édification de ce barrage. Des combats sans issue positive face à l’ogre capitaliste.

Ce roman est une sorte de récit mémoriel destiné à Marica, sa fille, dont elle est séparée depuis longtemps. Un récit pour que la mémoire ne s’efface pas, pour que subsistent des traces de ce que fut la vie d’un pays malmené, coincé entre deux cultures. Un récit à l’échelle humaine qui raconte les bouleversements politiques, économiques et culturels qui élimineront progressivement tout ce que en avait fait la spécificité. Jusqu’à l’engloutissement, la disparition « physique » du village. Un roman « épique », tourné du côté des damnés de la terre. Une œuvre, somme toute, réconfortante.

(Le Lecteur indique qu’il fut parfois gêné et peut-être même irrité par certaines « légèretés » de la mise en langue française de ce roman italien.)

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