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Lectures
20 mai 2019

Dans l'ombre du brasier

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« Dans l’ombre du brasier »

LE CORRE Hervé

(Rivages)

 

La Semaine Sanglante. Du jeudi 18 mai au samedi 27 mai 1871, une semaine traversée par Hervé Le Corre et ses personnages. Ceux que l’on ne fait qu’entrevoir, tant on fut nourrit de haine à leur égard. Les Versaillais. Thiers. La soldatesque. Les bourreaux de la Commune. Et les Prussiens qui cernent Paris et ses fortifications. Ceux aux côtés desquels le Lecteur ne cessa de vibrer. Les Communards. Combattants d’une cause exaltante, celle d’une utopie révolutionnaire que les mots du temps d’aujourd’hui ne peut restituer dans leur flamboyante dimension. Les derniers jours de la Commune. Le gigantesque brasier qu’est devenu Paris. La résistance acharnée de celles et ceux qui refusent de se soumettre.

« … il s’aperçoit qu’il ne sait rien, au fond, de ce qui pousse encore ces femmes et ces hommes à se battre et à tenir encore la ligne quand tout commence à s’effondrer, quand ils n’espèrent plus que d’avoir la vie sauve. Faut-il donc que le rêve que font ensemble les prolétaires d’Europe soit à ce point puissant qu’il transporte des cœurs vaillants par-delà fleuves et monts, abandonnant ceux qui leurs sont chers ? Ce songe est-il assez fou qu’on soit prêt à mourir pour que d’autres le réalisent un jour. »

La Semaine Sanglante. L’effroyable répression qui s’annonce, qui s’opère déjà dans les quartiers conquis par les Versaillais. Et dans ce tumulte, un semblant de vie, d’organisation sociale. Loin de la guerre et de ses causes, des crimes ignobles sont commis : de jeunes femmes disparaissent, enlevées par un individu dont la cruauté n’a d’égale que la cupidité. Un communard enquête. Antoine Roques. Qui veut retrouver Caroline, une des jeunes femmes enlevées, que son bourreau a « oubliée » dans une cave. Une enquête à perdre haleine dans une ville à feu et à sang. Parmi les barricades derrière lesquelles combattit Caroline et celui qu’elle aime, combattant lui aussi, Nicolas Bellec.

« Mais il faut être là. Avec Paris. Peut-être parce qu’un tel prodige ne peut s’accomplir qu’ici : montrer au monde travailleur des humbles et des opprimés la voie à suivre. Laisser derrière soi, peut-être, des enfants rouges qui feront fructifier l’héritage. »

Le Lecteur se considère aujourd’hui encore comme un enfant de la Commune. Ses maîtres d’autrefois lui en ont enseigné la grandeur d’âme  que manifestèrent celles et ceux qui en furent les protagonistes. Sa gratitude va donc à cet écrivain singulier qu’est Hervé Le Corre qui lui a offert de longues heures d’une belle, généreuse et constante émotion. Alors que s’en revient le temps des cerises.

 

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