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Lectures
11 mars 2019

Le guetteur

9782234081710-001-T

 

« Le guetteur »

BOLTANSKI Christophe

(Stock)

 

« Et toi mon cœur pourquoi bas-tu/ comme un guetteur mélancolique… » Apollinaire. Dont le vers donne, en quelque sorte, son titre au roman. Lequel s’inscrit dans une continuité formelle avec un précédent roman, « La cache », que le Lecteur avait plutôt bien apprécié voilà deux ou trois ans. Une immersion dans une histoire familiale, avec tous ses mystères, tous ses secrets. Une immersion que réussit plutôt bien celui-ci, « Le guetteur ».

Françoise chemine vers la mort. Solitaire. Recluse. Enclose dans un appartement parisien où elle s’essaie à l’écriture d’un roman. Un polar. Traces abandonnées avec des notes vers lesquelles  s’en revient le Narrateur (dont tout laisse supposer qu’il n’est autre que Boltanski lui-même). Le fils. Qui sait si peu sur la vie de sa mère. Mais qui, via ses découvertes, entreprend de reconstituer un cheminement. D’un mode de vie assumé en ces temps qui précèdent l’irrévocable jusqu’à la lente immersion dans les années qui furent tout à la fois celles de la jeunesse de Françoise et celles de la guerre d’Algérie. Et que, dans le cours de ces années-là, la jeune femme alors étudiante se trouva enrôlée dans l’un des réseaux qui apportaient aide et assistance aux militants nationalistes algériens.

(« Elle ne supporte pas l’idée que des militaires ou des policiers français puissent, quinze ans après la fin de l’Occupation, pratiquer les mêmes méthodes que l’ennemi d’hier. Les rafles, les stades transformés en centres de transit, toutes ces mains sur la tête, ces silhouettes faces contre le mur, tournant le dos à des cirés noirs et des armes à l’horizontale. Elle éprouve un sentiment de dégoût, de honte, de colère devant l’indifférence des passants. Elle est aussi en proie à la peur. Comme tous ses compagnons, elle craint le retour des temps meurtriers. Elle en voit partout les prémices : des généraux factieux, une police noyautée par l’extrême-droite, une organisation secrète qui pose des bombes et assassine. Elle se sent comme avant la nuit, à la veille d’une fin du monde. »)

Le Lecteur fut donc renvoyé à sa propre jeunesse. Dans une approche voisine de celle qui est la sienne aujourd’hui. Donc dans une évidente connivence de tous les instants avec Françoise.

Son propos de Lecteur ne se revendique d’aucune objectivité, mais d’une symbiose. Donc d’une profonde estime pour de roman-là et d’une indéniable proximité.

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