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Lectures
12 décembre 2018

La quatrième dimension

9782234083721-001-T

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« La quatrième dimension »

FERNANDEZ Nona

(Stock)

 

Redoutable récit qui a réveillé chez le vieux Lecteur d’insupportables douleurs. Celles qui s’installèrent en lui en ce matin de septembre 1973. Le 11 septembre. L’information distillée par les radios. Le coup d’état qui mit un terme à la belle aventure de la gauche chilienne. La mort d’Allende. Les premières heures de la dictature de Pinochet. L’abomination au cours des mois et années qui suivirent le crime soutenu par la puissance prétendument démocratique : les Etats-Unis d’Amérique. Les rencontres avec les premiers réfugiés. Des frères. Des camarades. Accueillis dans ce pays qui ne voulait pas d’eux. Que n’entourait de leur affection que celles et ceux qui s’étaient passionnés pour ce que fut « l’’expérience » de l’Unité Populaire, celle d’un cheminement vers un socialisme au visage authentiquement humain.

Donc un livre qui de son début jusqu’à son terme a bouleversé le Lecteur. Un livre que ne peuvent ignorer celles et ceux qui ici, en ce pays qui se prétend celui des droits de l’homme, ont vibré de toute leur chair, de toute leur âme, à ce qui se passait si loin d’eux, sur les rives de l’Océan Pacifique. Là où nos frères, nos camarades subissaient le martyre. Là où la soldatesque à la solde de l’Amérique torturait et assassinait le meilleur d’un Peuple qui avait eu l’outrecuidance de rêver à la création d’un monde de justice et de fraternité.

Ce livre-là ne guérit pas des douleurs. Il interdit de s’abandonner à l’oubli. L’oubli mortifère en ce temps où les fascismes s’installent à nouveau sur le devant de la scène. En toute impunité. Sous le regard bienveillant des Maîtres du monde lesquels, en un peu plus de quarante ans, ont réussi le tour de force d’éliminer l’essentiel des forces qui combattaient l’emprise, tant politique qu’idéologique, du système capitaliste.

« L’Histoire est bienveillante, nous oublierons que c’est lui (l’ex-président Patricio Aylwin) qui a fait appel à l’armée pour le coup d’Etat en 1973, l’information ne fait pas partie de cette mémoire, et ainsi, puisque le retour à la démocratie nous indique joyeusement que nous sommes arrivés à la fin du parcours, nous sommes libres d’aller boire, comme nous l’avons fait, un Coca bien frais à la cafétéria, puis d’acheter à la boutique des souvenirs, comme nous l’avons fait, deux pin’s à l’effigie d’Allende et une carte postale de la Moneda en flammes. »

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