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Lectures
10 novembre 2018

Des jours d'une stupéfiante clarté

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« Des jours d’une stupéfiante clarté »

APPELFELD Aharon

(L’Olivier)

 

Douloureux roman, comme un retour en arrière de l’Auteur vers ce qui fut son adolescence. La Déportation. Les camps de la mort. Dont l’Auteur sera un des rares survivants. Et c’est sans aucun doute cette histoire-là qui sert de socle au roman. L’histoire de Theo, jeune homme d’à peine vingt ans, qui s’extrait du camp de concentration que ses gardes-chiourme ont fui en raison de l’avancée des troupes soviétiques. Theo n’a qu’une idée en tête : gagner la petite ville autrichienne dont il est originaire et y retrouver son père, du moins feint-il de l’espérer. Mais aussi sa mère qui, au moment où il fut déporté, était hospitalisée dans un établissement sanitaire attenant à un couvent. Juive, elle aussi, mais éprise de la musique de Bach et fascinée par la beauté de certains lieux du culte catholique.

Theo chemine. Solitaire. Plantant régulièrement des bâtons sur les talus qu’il longe. Sa route croise de temps à autre celle d’autres survivants. Ceux qui font preuve de générosité en offrant le peu dont ils disposent. Ceux qui jugent et condamnent quelques-uns de leurs anciens bourreaux. Ceux qui ne peuvent tolérer d’entendre les mots avec lesquels Theo brosse des portraits de sa mère. Et puis Madeleine, dont il découvre qu’elle fut une amie de son père en leurs années lycéennes. Madeleine qui souffre de maux horribles et qu’il n’a de cesse de tenter de sauver du néant.

Un roman bouleversant. En raison de ce qu’il laisse entrevoir. Mais surtout un roman qui interroge. Qui interroge, au fil de l’Histoire, de ce qu’il est advenu du peuple juif près de trois-quarts de siècle après la libération des camps. Le pardon ou la vengeance. Ce qu’il advient des lambeaux d’humanité qui subsistent chez les victimes mais aussi chez les bourreaux. Les utopies. La fraternité. La solidarité. Le partage. Donc un roman actuel.

« Avant les camps, nous ne savions pas discerner l’éphémère de l’immuable. A présent nous avons une autre compréhension des choses… »

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