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Lectures
24 octobre 2018

Quelle n'est pas ma joie

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« Quelle n’est pas ma joie »

GRONDAHL Jens Christian

(Gallimard)

 

Ellinor. Une vieille dame. Septuagénaire. Danoise. Veuve depuis peu de Georg, son second mari. Celui qu’elle épousa après la mort de Hennig, son premier mari. Un décès accidentel. Une avalanche dans les Dolomites. Avalanche qui emporta également Anna, la première femme de Georg. Ellinor n’avait pas eu d’enfant. Son second mariage fait d’elle une sorte de marâtre des deux enfants de Georg et d’Anna. Rendue à la solitude depuis le décès de Georg, elle quitte la confortable demeure où elle résidait et s’installe dans un modeste appartement sis dans le quartier où elle avait vécu sa jeunesse.

Ce court roman se construit à partir du récit que fait Ellinor des relations entre ces quatre personnages. Des confidences destinées à Anna, la seule qui eût été en mesure de la comprendre ou, à tout le moins, de l’entendre. Ni aigreur ni rancune. Bien qu’Anna eût été, à l’insu des deux autres protagonistes, la maîtresse de Hennig. La vie qui a continué après la mort d’Anna et d’Hennig. Une vie de couple. Deux enfants élevés de bonne façon. La réussite sociale. Mais aussi la découverte pour Ellinor qu’elle n’appartenait pas tout-à-fait à ce monde-là. Un beau roman, empreint de pudeur, un roman à la couleur si particulière du ciel danois.

« Georg n’a jamais compris pourquoi je n’avais pas envie de voyager. Je crains qu’il n’ait raté beaucoup de choses à cause de moi. J’ai essayé de lui expliquer que je me sentais déjà assez étrangère ici, où je parlais la langue. Mais je n’ai pas approfondi le sujet. Je voyais bien à son regard que je risquais de le blesser. Si om me posait la question lors d’un dîner, je répondais par une question. Qu’espère-t-on en tirer ? Les monuments sont toujours plus beaux en photos, et si on se contente des photos, on évite le risque du mauvais temps ou le problème de trouver un endroit pour faire pipi. Sinon, le quotidien à l’étranger présente une ressemblance dévante avec celui de la maison, dès que l’on gratte un peu la surface exotique. Et si, par romantisme, on reste à la surface, on se comporte encore plus bêtement à l’égard des gens. En outre, peut-on éprouver autre chose que de la mélancolie en restant un étranger et en observant un pays où l’on ne vivra jamais ? »

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