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Lectures
10 août 2018

Les enfants du ghetto

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« Les enfants du ghetto »

KHOURY Elias

(Actes Sud)

 

« Je ne suis pas historien et ne prétends pas l’être, et malgré tout le respect que je porte aux travaux des historiens, je pense que l’Histoire n’est qu’un monstre aveugle. »

Affronter la monstruosité ? En empruntant des chemins détournés ? Ceux des vieux récits dans la tradition arabe ? Des récits empreints d’une poésie qui confère à la première partie du texte une grâce singulière, cette grâce dont le vieux Lecteur n’est pas coutumier, lui qui n’a jamais vraiment fréquenté les littératures orientales. D’où les difficultés auxquelles il se heurta pour s’insinuer dans ce texte aux formes à lui étrangères. Mais la persévérance aidant, il parvint à franchir le cap du premier roman, le plus complexe, le plus difficile à aborder. L’auteur en serait Waddâh al-Yaman, amant de la femme du calife d’un alors qui remonte à des temps immémoriaux.

Les deux ouvrages sont dans un piteux état. Ils ont été trouvés au lendemain de sa mort dans l’appartement newyorkais d’un israélien, marchand de falafel, Adam Dannoun. (D’où le sous-titre du roman d’Elias Khoury « Je m’appelle Adam ».)

Le second ouvrage ressemble à une autobiographie. Les évènements de Lod, en 1948. Les habitants, Palestiniens, expulsés par les Israéliens. L’enfermement de ceux qui n’ont pas eu le temps de partir dans ce que les nouvelles autorités appelleront eux-mêmes « le » ghetto. Les vaincus, les Palestiniens. Réduits à subir des conditions d’existence bien plus qu’indignes. Mais des conditions abominables que les mémoires, au fil du temps, édulcorent et effacent. Alors que subsiste celle d’Adam Dannoun dans cette autobiographie qui le révèle Palestinien de nationalité israélienne. Lui qui, enfant, avait vécu le désastre. Lui auquel Elias Khoury transfère l’immense pouvoir, celui qui n’appartient qu’au littérateur, de transmettre ce qui oscille en permanence entre la réalité et la fiction. Et qui renvoie le Lecteur aux problématiques contemporaines, face à cette effroyable violence dont la légitimité appartiendrait aux seuls israéliens.

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