Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lectures
25 juin 2018

Monsieur Kraft ou la théorie du pire

images

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Monsieur Kraft ou la théorie du pire »

LÜSCHER Jonas

(Autrement)

 

Un écrivain suisse alémanique. Qui offre un roman « dérangeant ». L’histoire d’un universitaire allemand, plus très jeune, adepte idéologiquement certifié du néolibéralisme, et qui pour des raisons trivialement domestiques cherche à se vendre du côté de la Silicon Valley. Son objectif : remporter le concours lancé par un milliardaire américain. Le thème de ce concours: « Théodicée et technodicée. De l’optimisme pour un jeune millénaire. ­Pourquoi tout est bien, et pourquoi nous pouvons encore l’améliorer. » Le prix ? Un million de dollars ! Kraft n’hésite pas. Il ose l’aventure et se prépare donc à traiter de la transhumanité numérique dans le cadre du système économique qu’il vénère.

Dès le début de son séjour américain, dans le saint des saints du nouveau monde en devenir, il va toutefois devoir subir l’inconfort et les désagréments que lui procure le vieux monde qui n’en finit pas de mourir. Enclos dans un bureau inconfortable, face au portrait de Donald Rumsfeld et contrarié par les plaintes et gémissements de l’aspirateur que passe à son étage une femme de ménage mexicaine, il peine à avancer dans l’écriture de son exposé philosophique.

Et puis l’accablent les souvenirs de ses déboires matrimoniaux tout autant que ses déceptions politiques, les trahisons des uns et des autres qui le désorientèrent. Tant et tant que l’aventure américaine tourne au fiasco. Et que Jonas Lüscher offrit au vieux Lecteur une des plus acerbes, des plus cinglantes critiques du néolibéralisme. Un roman drôle et pertinent qui l’enthousiasma.

Publicité
Publicité
Commentaires
Lectures
Publicité
Publicité