La vie sauvage

« La vie sauvage »

GUNZIG Thomas

(Au Diable Vauvert)

Un ressenti quasiment identique à celui qu’avait généré la découverte de « Manuel de survie à l’usage des incapables ». Pour un autre roman sur un thème qui présente bien des analogies avec cet ancien « Manuel ». Cette fois, une histoire de perdu, d’égaré rendu sur un territoire qui aurait pu être le sien mais qu’il répudie. Lui qui fut l’unique survivant, au cœur de l’Afrique qui fut belge, d’un accident d’avion. Un bambin, blondinet bon teint, récupéré par hasard par un chef de meute errante qui tente de survivre au beau milieu des guerres dont souffrent les pays des Grands Lacs. Un bambin qui malgré tout grandit, qui s’éprend de Septembre, une paumée elle aussi. Mais un beau jour, ce non-africain est repéré parmi la meute d’authentiques africains. Repéré par de belles âmes « humanitaires », il est rapatrié en son pays d’origine et placé sous la tutelle du frère de son papa décédé. Un potentat, bourgmestre d’une cité cossue. Affligé d’une épouse (la tata) qui entretient son corps, d’un fiston (le cousin) replié sur ses machineries informatiques, et d’une fillette (la cousine) en quête d’émancipation.

« La vie sauvage » démarre plutôt vite et bien. Avant de s’égarer, de se chercher une issue non conforme, l’Auteur lui-même étant de toute évidence un non-conforme. S’inspirant peut-être de « Théorème », le film de Pasolini, afin de mettre en scène l’aboutissement des relations du si mal venu avec ceux censés incarner ce qu’il lui reste de famille. Alors qu’il n’a qu’un seul objectif : retrouver Septembre vers laquelle il a promis de s’en revenir.

Une nouvelle déception. Ce roman laisse perplexe le vieux Lecteur.  Et cette perplexité est bien évidemment la source première de sa déception. Que toutefois il relativise. A l’impossible nul n’est tenu.