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Lectures
14 février 2018

Le salut viendra de la mer

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« Le salut viendra de la mer »

IKONOMOU Christos

(Quidam)

 

«  Tu me diras, c’est des histoires tout ça, je le sais. Comme dans les contes. Mais faut pas croire, l’homme en a besoin des contes. Les hommes ont découvert les contes et les ont remplis de monstres pour ne pas devenir eux-mêmes des monstres. Car la vérité peut faire de toi un monstre. Tu dois devenir un monstre pour supporter la vérité. »

Un roman salvateur. Qui a remis droit debout le vieux Lecteur. Qui a suscité en lui tant d’enthousiasme qu’il aimerait s’interdire le moindre commentaire. Sauf que l’enthousiasme, cela se partage. Et qu’il faut bien que quelqu’une (ou que quelqu’un ?) s’immerge à son tour dans ce texte stupéfiant pour tenter de savoir si le salut lui viendra aussi de la mer.

Alors oui, la Grèce. Notre commun berceau. Notre terre nourricière. Des nécessaires nourritures de ce qu’il nous reste d’esprit en ce monde où il est de bon ton de sacrifier l’esprit. Ikonomou restitue la Grèce afin de lui restituer un avenir. De « L’Odyssée » et de « L’Iliade », il a extirpé le sens, tout ce qu’il réintroduit, qu’il triture, qu’il malaxe dans ce texte qui crée « la » mythologie de ce temps. Ce qui dit l’exil en son propre pays, les souffrances, les combats, les rêves. Une humanité qui tâtonne au cœur des ténèbres. La mer Egée. L’Île, la grotte, le volcan. Le fil n’est pas rompu. Le vieux Lecteur ne cesse de vibrer.

« … pourquoi est-il mort si injustement, un homme pareil, comment a-t-il pu entrer dans la grotte sans qu’un seul d’entre nous se précipite pour l’en sortir, comme il a dû avoir peur en avançant tout seul dans cette nuit, comme il a dû attendre, s’il a hésité en route, s’il a cherché en vain le chemin du retour, comme il a dû attendre qu’on entre pour venir le sauver, comme il a dû pleurer, crier nos noms avant de désespérer, pourquoi on a fait ça, mais qui sommes-nous, mais que sommes-nous devenus, comment nos cœurs ont-ils pu devenirs si durs – si quelqu’un, une fois bourré, commence à dire des trucs pareils, on lui tombe tous dessus en lui disant de la boucler. Nous ne voulons pas parler du passé, nous ne voulons pas regarder en arrière, mais en avant. Nous ne voulons pas regarder la grotte, mais la mer, le lointain, le large. Sans discours, sans pleurs ni lamentations, sans souvenirs… »

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