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Lectures
10 décembre 2017

Taba-Taba

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« Taba-Taba »

DEVILLE Patrick

(Seuil)

 

L’histoire d’une famille entremêlée à celle du pays auquel elle est censée appartenir. Du Second Empire jusqu’à l’époque contemporaine. Des traces laissées par les générations précédentes, des traces que suit l’Ecrivain, du pays nantais, en passant par la Beauce, jusqu’à Saint-Quentin, avant que les guerres ne contraignent à des exils qui ne seront pas provisoires. Dôle et le Jura, Moissac mais aussi la Savoie. Au volant d’une Passat grise. Un voyage aux apparences chaotiques mais qui s’avère telle un portrait de la France qui se défait dans sa mise en parallèle à ce qu’elle fut.

Le récit, intimiste, a passionné le Lecteur. De bout en bout. Que les paysages lui aient été ou non familiers. Proche des personnages – à savoirs les gens de la famille de l’Auteur – si ressemblants de ceux de sa propre famille. Sauf lorsque Patrick Deville effectue un saut jusqu’au Caire, lorsqu’il part à la recherche d’une fillette en robe blanche et dentelles et qu’il évoque la construction d’un certain canal. L’essentiel des descriptions, qu’elles aient relevé de l’intime ou qu’elles n’aient concerné que de fugitives visions de paysages des provinces, cet essentiel-là a « parlé » au Lecteur.

De son ancien chez lui, par exemple. « Ainsi je tournais en rond et à petite vitesse, dans ces parages où la disparition des industries sidérurgique et textile avait entraîné celle de la classe ouvrière et quasiment du salariat. Où de vieux retraités pouvaient s’étonner que ce fameux dieu Turbin qui avait été leur cauchemar ait pu devenir le rêve inaccessible de leurs petits-enfants… »

Un beau roman sur lui-même, Patrick Deville, et sur nous-mêmes, ses Lecteurs, qui ne sommes que des composantes de cette France qui se décompose sous le regard effaré des plus conscients d’entre nous.

Deux brèves remarques destinées à l’Auteur :

-      dans sa recherche lors de son périple d’éventuelles homonymies, passant par Charleville, il a ignoré l’usine Deville, celle dont la renommée commerciale résulta d’une certaine flamme bleue ;

-      évoquant l’effroyable attentat du Bataclan, le même Patrick Deville ajoute : « Jamais la France n’avait connu autant de victimes civiles en une seule journée depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. »  Aurait-il oublié un certain 17 octobre 1961 ?

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