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Lectures
3 octobre 2017

Butcher's Crossing

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« Butcher’s Crossing »

WILLIAMS John

(Piranha)

 

Un quasi retour à l’enfance, jusqu’en ces si lointaines années où l’alors jeune Lecteur dévorait avec passion les romans de London, Cooper, Curwood… La découverte d’une Amérique ouverte à toutes les aventures. Un monde sauvage. Sur lequel se surajoutait la sauvagerie de l’homme blanc, du conquérant, exterminateur à la fois des amérindiens et des bisons.

Dans ce roman qui passionna le désormais vieux lecteur, dans son retour aux sources de ce qui a nourri voilà bien longtemps son imaginaire, c’est d’abord l’histoire d’un jeune homme, Andrews, qui décide de quitter la ville  « Il partait librement au cœur des grandes plaines dont l’horizon sans fin semblait s’étirer sans fin vers le soleil couchant. » Andrews part librement, quoique nanti d’un petit pécule. Il s’arrête à Butcher’s Crossing. Non point par hasard : il est « recommandé ». Il rencontre donc l’homme, propriétaire d’une tannerie, censé lui proposer un avenir. Sauf que cet homme-là n’a rien à proposer. Andrews se tourne alors vers Miller, un vieux chasseur de bisons. Et dans cette Amérique de la fin du 19° siècle où le bison est en voie de disparition, Miller connaît l’endroit où paît l’un des derniers troupeaux. Dans les montagnes du Colorado. Une petite équipe de quatre hommes se constitue et commence l’aventure.

Une longue et tumultueuse expédition avant d’atteindre les montagnes. Puis la découverte de l’Eldorado. Un immense troupeau. La fureur destructrice de Miller. Les centaines et les centaines de cadavres. Les peaux à récupérer. L’acharnement. Tant et si bien qu’en ces montagnes, l’hiver survient brutalement. Le blizzard. L’obligation de survivre avec le peu dont les quatre hommes disposent (à quoi s’ajoutent de faramineuses quantités de viande de bisons congelée). Un long, un très long hiver. Puis l’irruption du printemps. La délivrance ?

Donc un beau roman d’aventure. Un beau roman enrichi d’une sorte de fable philosophique aux tonalités évidemment très américaines et qui parle de la destruction de ce qui fut un paradis. Sans grandiloquence ni excès de bons sentiments. Un constat. Qui fait froid dans le dos. Tant il présente d’analogies avec ce qu’il advient aujourd’hui.

« Au moins deux tiers du troupeau avaient été abattus. Les formes noires des bisons morts jonchaient le sol, formant un long chemin irrégulier qui s’étendait sur plus d’un kilomètre. Andrews avait les genoux à vif à force de ramper derrière Miller, tandis qu’ils progressaient mètre par mètre à la suite des bêtes qui se dirigeaient vers le sud. La fumée lui piquait les yeux, irritait ses poumons. Les coups de feu lui donnaient la migraine, et des ampoules commençaient à apparaître sur la paume d’une main à cause des canons de fusils brûlants… »

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