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Lectures
22 mars 2017

Légende

A14951

 

 

 

 

 

 

 

 

« Légende »

PRUDHOMME Sylvain

(L’Arbalète/Gallimard)

 

Des ingrédients qui ont suscité, à défaut de passion, de l’intérêt chez le Lecteur. Le cadre géographique, en premier lieu : la plaine de la Crau, avec des incursions en direction de la Camargue mais aussi des Martigues et de Lavéra. Un cadre qui lui fut familier, qu’il retrouve parfois lorsqu’il entreprend un périple en direction d’Aix-en-Provence et que donc il traverse la plaine de la Crau. Ce qui fut l’un des piliers économiques de cette région-là : l’élevage des brebis et des moutons. Quelques-unes des pages du roman ne sont pas sans rappeler Giono et son « Grand Troupeau ». La montée vers les estives dans l’Ubaye ou les vastes prairies balayées par le Mistral. Et puis les années Sida, évoquées avec une grande sensibilité dans les pages où Sylvain Prudhomme raconte les derniers moments des deux principaux protagonistes de son roman, les deux frères issus de la branche agonisante d’une famille de bergers. Sans oublier ce que fut le rôle des « Malgré eux » durant la sinistre guerre d’Algérie, jeunes gens contraints de « maintenir l’ordre » comme il était d’usage d’alors le préciser et de participer, entre autre, à d’étranges corvées de bois.

Donc un roman plus que fréquentable, mis en scène par un jeune écrivain qui aime la photo et le film. Et qui fait assez bien partager ses passions via les deux autres personnages, ceux qui s’essaient à reconstituer l’histoire la famille de bergers de la Crau.

« A deux pas des splendeurs des Alpilles, des langues de sable vierge de Camargue, des calanques de Marseille et de Cassis, la Crau était cet angle mort. Ce bout de terre ingrat. Au milieu de la Provence, il y avait ça. Ces trente kilomètres de désert. Ces vingt bonnes minutes de vide, à cent dix à l’heure sur l’autoroute entre Salon et Nîmes. A perte de vue du plat. Des cailloux. Quelques cyprès coupe-vent. Des bouquets de roseaux le long de la rambarde métallique. Et presque toujours le mistral, qui à chaque rafale faisait se déporter la voiture et obligeait à corriger la trajectoire d’un coup de volant. »

(Le Lecteur précise que le désert fut en partie colonisé entre Arles et les Martigues par les industriels de l’arboriculture qui produisent là, à l’abri d’imposantes haies de peupliers, abricots, pêches et brugnons…)

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