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Lectures
14 novembre 2016

Stabat Mater Dolorosa

scapula

 

 

 

 

 

 

 

 

« Stabat Mater Dolorosa »

SCAPULA Catherine

(Ecriture)

 

« Ils arracheraient ce petit pays aux mains des prédateurs, ils retrouveraient la langue d’autrefois, celle de l’impalpable qui disait son amertume à être apprivoisée, alors qu’il n’y avait rien à apprivoiser. Une île sauvage, une île de granit, elle distillait dans les champs d’asphodèles son hymne à la gloire de l’éternité. Les étrangers ne pouvaient en comprendre l’intensité. L’île n’avait rien à leur dire, elle était l’infinie… »

L’île. Immédiatement identifiable. Mais jamais nommée. Sans que cela soit d’ailleurs nécessaire. L’île que fréquente le Lecteur, l’île aux marges de laquelle il a noué quelques belles amitiés. L’île, personnage central de ce roman qui l’interpela, l’irrita, le laissa perplexe, s’interrogeant au fil des cheminements de l’Auteure sur les intentions, avérées ou secrètes, de Celle qui s’essaie à exalter une Terre en proie à tant de convulsions.

Les personnages ? De possibles marionnettes censées incarner, à travers leurs relations, la société insulaire. Les clans. Le religieux. Leurs tentatives pour tenter de s’extraire du magma ou pour ne serait-ce qu’exister. Une jeunesse sans repères, n’ayant d’autre recours que de se réfugier dans les us et traditions ou de s’engager une sorte de fuite en avant, dans la quête (vaine ?) d’une liberté qui ne serait qu’un leurre.

Etrange roman. Parfois englué dans un lyrisme à ce point excessif qu’il provoqua l’égarement du Lecteur. Brossant en d’autres circonstances de courts et pertinents portraits d’une société à cheval entre le passé qui lui colle à la peau et un avenir incertain mais auquel il est tout de même utile de conférer un peu de modernité. Avec des excès de caricatures, avec le repliement quasiment instinctif vers les pseudos certitudes que concède l’idéologie dominante. Le Lecteur ne tranche pas. Il prend même un vrai plaisir à demeurer dans l’incertitude. Tout en précisant qu’il ne fut pas dupe : l’Auteure use de tant d’artifices, multipliant jusqu’à l’excès certains usages (dont celui du subjonctif), s’enlisant dans d’intempestives narrations qu’il en devient patent qu’elle veut d’abord et avant tout démontrer qu’elle mérite que lui soit reconnu le statut d’Ecrivain. Une reconnaissance que ne lui concède pas le Lecteur.

« L’automne arrivait avec ses bourrasques imprévisibles et l’île se débarrassait des derniers touristes, happés par la gueule béante des ferries, futur vomi, une fois l’été passé, laissé à quai dans les rigoles du continent. Une chose était certaine, nous étions différents et leur méconnaissance les poussait aux maladresses d’usage agrémentées de quelques grains de sel sur nos plaies ouvertes. On aurait dit que cette terre sauvage au milieu de l’eau excitait leur imagination, les incitait à vouloir notre bonheur malgré nous… »

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