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25 mars 2016

Encore

Hakan_Guenday_Encore_Galaade

 

 

 

 

 

 

 

« Encore »

GÜNDAY Hakan

(Galaade)

 

« Je vais me raconter une histoire et je vais la tenir pour vraie. » Donc l’histoire de Gaza, orphelin de mère, et dont le père, qu’il assiste en ses fort peu respectables fonctions, sert de passeur pour tous ceux qui viennent chercher, via la Turquie, refuge en Occident. A peine adolescent, c’est lui, Gaza, qui gère les périodes de transit des clandestins dans l’attente du bateau destiné à conduire les fuyards vers un supposé monde meilleur. Racket, viols, tortures : le gosse s’intègre au système. Jusqu’au jour de la catastrophe dont Gaza ne ressort vivant que par miracle. Définitivement orphelin et de mère et de père, le brillant écolier qu’il fut est admis dans un lycée d’état où tout se passe bien. Sauf que Gaza n’a aucune envie d’écrire son avenir selon les modalités préconisées par ses tuteurs.

Ce roman-là bouscule et dérange. A point nommé en ces temps où déferlent du Moyen-Orient, via la Turquie, des hordes de miséreux, de crève-la-faim, d’enfants, de femmes et d’hommes qui fuient les guerres. Ceux dont l’Occident, donc une part de nous-mêmes, ne veut pas. Gaza a lui tout seul incarne la Turquie à cheval sur deux mondes : celui que fuient les clandestins et celui vers lequel ils rêvent de trouver un refuge. Gaza, c’est le mal de vivre absolu. Donc tous les artifices du genre, dont le fric et bien évidemment la drogue. Avec un infini désespoir en toile de fond. L’incapacité des protagonistes de s’inventer un avenir. Un récit « célinien » sur le compte duquel le Lecteur s’interroge : « Encore » ne risque-t-il pas de devenir le prélude à un remake de « Bagatelle pour un massacre » ?

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