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Lectures
22 avril 2015

Dans le grand cercle du monde

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« Dans le grand cercle du monde »

BOYDEN Joseph

(Albin Michel)

 

Ce qui n’est pas encore le Canada. Au XVII° siècle. Lorsque français et anglais s’engagent dans la découverte et la conquête de nouveaux territoires. Lorsqu’ils y découvrent l’autre monde, celui des tribus indiennes, celles des Hurons et des Iroquois. Le Lecteur en était resté à l’émerveillement généré par les romans de son adolescence (Cooper, Curwood…). Certes, le roman de Boyden se veut beaucoup plus ambitieux. Mais il se nourrit tout de même des récits de ses prestigieux devanciers. S’y retrouvent pêle-mêle la conquête de ce qui deviendra le Canada par les Anglais et les Français, les affrontements entre tribus indiennes, les rapprochements des unes et des autres avec l’un ou l’autre des conquérants. Ici, les Hurons se rapprochent des Français, représentés par un nobliau peu empressé de leur fournir un nombre d’arquebuses identique à celui que les Anglais ont confié aux Iroquois. Des Hurons qui ne savent trop que faire du Jésuite qu’ils ont récupéré, étrange personnage velu aux odeurs insupportables et qui s’installe parmi eux afin d’essayer d’accomplir la mission qui lui fut confiée par les chefs de l’ordre auquel il appartient. Le récit des aventures vécues par cet attelage incongru ne présente qu’un intérêt mineur. Ce qui caractérise le roman de Boyden, c’est la tentative (plutôt réussie) de donner consistance aux personnages principaux de son roman. Le Jésuite, bien entendu, qui relate son odyssée dans ce qui s’apparente à un journal intime. Mais aussi le Chef des Hurons, qui a pris le risque d’enlever et d’adopter la fille d’un de ses ennemis. Mais encore quelques autres personnages moins secondaires qu’il n’y paraît au premier abord, dont quelques femmes. L’ensemble offre l’opportunité de découvrir des cultures, des civilisations beaucoup moins « primitives » que ne les laissaient entrevoir les auteurs ci-dessus évoqués. Si la violence et la cruauté des affrontements entre tribus indiennes sont décrites de manière souvent hyperréaliste, l’hypocrisie et la rapacité des conquérants européens, leur volonté d’imposer leurs croyances exacerbent cette violence et cette cruauté. Boyden brosse un tableau en noir et rouge sang sur un monde en voie d’achèvement, mais qui s’essaie à survivre dans un environnement hostile. Le Lecteur ne fut pas enthousiasmé, mais toujours intéressé par une évocation qui ne manque pas de souffle et qui retrace des moments forts de ce qui fut peut-être l’émergence du monde nouveau.

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