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Lectures
1 avril 2015

Tram 83

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« Tram 83 »

MWANZA MUJILA Fiston

(Métailié)

 

Le Lecteur s’est engouffré dans ce « Tram 83 », bistrot et bordel vers lequel convergent les populations interlopes de la Ville-Pays. Dans la compagnie de Lucien, écrivain en devenir, et de Requiem, trafiquant et mercenaire, Il a fréquenté cet univers chaotique où se côtoient tous les personnages qui font le charme de l’ancien Congo belge. Aventuriers pressés de s’approprier les richesses d’un pays en proie au tumulte, d’un pays ravagé par les guerres, mais dont le sous-sol recèle de faramineuses richesses, dont bien évidemment les diamants. Lucien consigne sur un carnet les notes destinées à nourrir son œuvre en gestation. Requiem l’entraîne dans des équipées dont il ne pourra évidemment pas sortir sain et sauf. Qu’importe ! Son « théâtre-conte » naît certes dans la douleur. Mais le texte, soutenu par Maligeau, éditeur corruptible et grand consommateur de belles jeunesses, ce texte sera lu par Lucien sur les tréteaux de ce Tram 83.

Voilà un roman qu’il ne faut surtout pas s’éviter de fréquenter. Une œuvre originale d’une force exceptionnelle portée par une langue qui ignore les afféteries, les mignardises et les convenances consensuelles. Un roman qui dérange, qui bouscule et vous laisse au bout du compte cul par-dessus tête. Au milieu de gens qui s’empiffrent s’ils le peuvent, qui boivent et forniquent à tout va. Dans une ambiance qui n’induit toutefois pas la résignation. Un torrent de vie qui emporte dans son élan les scories d’un quotidien lugubre. Un roman réconfortant !

« C’est à ce moment qu’on se rend compte que le texte est sans oignons, que la soupe est de trop, que les carottes ne sont pas cuites, que les épices manquent considérablement à l’avènement d’une bonne cuisine… On se rend compte qu’un grand extrait triche, que telle phrase a mal aux yeux, que les propositions subordonnées pillent la sérénité du rythme, que les personnages abîment leur destin et frôlent la dépression, que le titre manque de charme ou, dans le pire des cas, que l’histoire, disons l’intrigue, disons l’ossature du texte ne tient pas la route et que le texte est soit à refaire, soit à donner à manger aux chiens et autres charognards de la Deuxième République qui, après avoir petit-déjeuné, déjeuné, soupé, siesté, dîné, barbecué, attendent, langue pantelante, la manne qui tomberait de ce ciel qu’ils ont honni, partition de la démence… »

Fiston Mwanza Mujila présente "Tram 83" (Roman des étudiants France Culture Télérama)

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