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Lectures
17 mars 2014

Confiteor

confiteor

« Confiteor »

CABRE Jaume

(Actes Sud)

 

Une œuvre d’exception. Une œuvre à laquelle on concède une place parmi les quelques autres qui marquèrent une vie de Lecteur. Ce roman-là fut pourtant abordé avec une certaine circonspection. Il demeura quelques semaines au beau milieu de la pile des ouvrages en attente. Et puis, vers la mi-février, le Lecteur se décida à l’ouvrir, à le respirer, à en parcourir les premières pages. Dès lors, il fut accaparé, pris dans les rets de ce récit qui entremêle les époques historiques, qui rassemble au-delà du temps des personnages dont les destinées présentent d’étranges analogies. De l’Inquisition à la Catalogne contemporaine, en passant par l’ère franquiste, avec d’incessantes fuites vers d’autres contrées européennes, ça n’est pas tant l’histoire du continent qui intéresse Jaume Cabré que celle de ses cultures, de ce qui les rapproche et les différencie. C’est la violence, l’infinie cruauté qui s’emparèrent, qui s’emparent encore d’êtres apparemment raisonnables. C’est la quête d’Adrià, féru de littérature, d’histoire, de musique classique qui devient comme un possible symbole de cette culture continentale qu’il aborde dans ses diversités, lui qui manie une bonne dizaine de langues.

C’est dans une sorte de chaos que le Lecteur se vit contraint d’évoluer. Dans un ensemble qui défie les lois traditionnelles de la narration. Dans une tentative aboutie de cheminement apparemment incohérent à l’intérieur d’un labyrinthe aux issues incertaines. Ca n’est pas un roman parmi d’autres romans. C’est le roman, celui qui éclaire le monde, entre ce qu’il fut et ce qu’il devient. Le roman de nos origines, le roman de nos défaites tout autant que de nos abominations, puisque nous sommes, en tant qu’héritiers d’une commune histoire, comptables de ce qui fut. C’est le roman qui ne cesse plus de vous accompagner lorsque vous atteignez aux dernières phrases, lorsque vous avez pris conscience qu’il vous sera impossible de vous en éloigner, de l’abstraire de vous. Dans ce roman que Jaume Cabré déclara inachevé le 27 janvier 2011, vous tentez déjà d’introduire la part de vous-même, votre moment de l’histoire, vos imperceptibles et pourtant significatives traces.

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