Une faiblesse de Carlotta Delmont

« Une faiblesse de Carlotta Delmont »

CHIARELLO Fanny

(L’Olivier)

Le Lecteur s’est laissé prendre au chant de la Sirène. Carlotta Delmont, cantatrice américaine, Diva parmi les rares Divas. Un récit que Fanny Chiarello situe dans les années 20 de l’autre siècle, lorsque la traversée de l’Atlantique s’effectuait encore sur d’immenses paquebots. La Diva s’en vient à Paris. A l’Opéra Garnier, où elle obtient un triomphe. Pour aussitôt disparaître. Une courte disparition de quelques jours. Ce qui suffit tout de même à mettre en émoi non seulement ses proches, mais aussi tous les faiseurs d’opinions. Ceux-là même qui n’auront de cesse de la détruire au lendemain de sa réapparition, lorsqu’ils subodoreront la nature de ce que furent les frasques perpétrées par la jeune femme.

Construit en cinq parties distinctes (courriers, articles de presse, télégrammes, journal intime de la Diva), le roman s’achève sur une théâtralisation plutôt bien aboutie du récit d’une déchéance. La déchéance d’une femme qui, dans le Paris où émergent alors les Surréalistes, s’essaie à conquérir sa liberté. Ou, et de façon moins ambitieuse, quelques parcelles de liberté. Ce qui ne lui sera pardonné ni par celui qui est à la fois son amant et son impresario, ni par ceux qui façonnent la dite opinion. Une œuvre originale qui a tenu le Lecteur en haleine, en dépit des quelques superflus qui parsèment le journal intime.

Fanny Chiarello : inspiration - opéra