Septentrion

« Septentrion »

CALAFERTE Louis

(Folio n° 2142)

Le Lecteur n’avait guère plus de vingt ans lorsque la publication de ce récit fut interdite par les zélés censeurs acoquinés à l’ordre moral gaullien. Il en avait quarante lorsqu’il fut enfin autorisé à le lire (grâce aux éditions Denoël). Sa redécouverte estivale, en format de poche, n’a en rien altéré la jubilation qui fut sienne lors de sa découverte initiale. Un récit autobiographique qui narre l’émergence d’un jeune écrivain, sa quête quasi désespérée d’un espace où confirmer son talent. Contre les idées dominantes d’alors (guère différentes de celles qui prévalent 50 ans plus tard !), contre l’hypocrisie, contre le mensonge, contre le reniement et la trahison. Une œuvre libertaire qui dérange encore, et pour cause !

(« La sainte nitouche de l’Armée du Salut apaise son appétit vénérien en dansant chaque nuit en public, le corps nu, son rosaire sur les hanches, cuisses inondées. O mon Dieu ! soutenez mon bras dans l’épreuve ! Les chairs dilatées se disjoignent. La fente bâille. S’élargit. Colle au parquet vernis. Jésus, Jésus va-t-il renaître ? Les cymbales sifflantes ponctuent l’affaissement. Silence. Lumière. Le monde entier se penche, muet, au-dessus des tables. Rien. Rien encore pour ce soir. La piste est à nous… »)