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6 mai 2013

Le bruit des choses qui tombent

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« Le bruit des choses qui tombent »

VASQUEZ Juan Gabriel

(Seuil)

 

La rencontre fortuite de deux hommes, autour d’une table de billard, dans le Bogota d’aujourd’hui (ou, du moins, d’à peine hier). La naissance de ce qui prend les apparences d’une amitié, mais une amitié où chacun préserve ses secrets, sa part d’ombre, ses mystères. Jusqu’au jour où l’un des deux protagonistes est abattu en pleine rue. Son ami, grièvement blessé, s’en sortira. Il se lancera dans une recherche éperdue sur ce que fut la vie de celui avec lequel il partagea le peu qui est nécessaire pour survivre. Ce qui le conduira sur les traces de celle qui fut l’épouse de cet homme-là, une américaine qui dans les années 70 participait, en Colombie, à une opération humanitaire. Ce qui le rapprochera de la fille née de leur brève union. Laquelle lui révélera le trouble passé de son père. Emérite pilote d’avion, à la façon de son aïeul. Mais au service d’une cause peu défendable, celle des cartels de la drogue.

Ce roman est tout bonnement passionnant. Vasquez immerge ses personnages dans les moments les plus troubles et les plus violents de l’histoire de la Colombie. Les plus troubles puisque, en ces années-là, les frontières entre le bien et le mal furent abolies. Les plus violents, tant les forces du bien que celles du mal exterminaient à tout va. Vasquez ne fait évidemment pas œuvre d’historien. Il interroge sur l’enlisement d’une société dont la survie se joue sur sa seule capacité à produire pour d’autres des substances qui se revendent à prix d’or dans d’autres sociétés infiniment plus nanties et prétendument apaisées. Un beau et douloureux roman dans la lignée d’une littérature latino-américaine que le Lecteur fréquente avec assiduité.

 

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