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Lectures
27 août 2012

Potemkine ou le troisième coeur

Pot

« Potemkine ou le troisième cœur »

BOUÏDA Iouri

(Gallimard)

 

Formidable roman que le Lecteur installe d’emblée parmi les œuvres les plus importantes de la littérature russe. Bien différent des romans très tendance qui ont droit, eux, aux éloges dithyrambiques de nos sommités critiquantes. Imaginez. Théo, une sorte de russe blanc, a fui la révolution et s’est installé à Paris. Il a la malencontreuse idée de se rendre à une projection du film d’Eisenstein, « Le cuirassé Potemkine ». Le choc ! Pour celui qui, en 1905, avait pris part à la répression et aux massacres perpétrés par les troupes du tsar contre les révolutionnaires d’alors. Sorti de la salle de projection, il se persuade qu’il a participé aux crimes. Effrayé, gagné par le remords, il entre dans un commissariat de police afin d’y avouer ses forfaits. Au terme de la déposition, le flic décide de le confier à un hôpital psychiatrique. Hôpital où il est apprend qu’un crime horrible vient d’être commis à Deauville : sept cadavres de femmes égorgées viennent  d’y être exhumés. Son sang ne fait qu’un tour : ce crime ne peut avoir été commis que par son ancien compagnon d’arme.

Dès lors, le récit s’emballe. Le Lecteur ne révélera toutefois rien d’autre sur les tribulations de Théo qui se recherche comme une rédemption et dont les errances seront autant d’anticipations sur les abominations qui commencent alors à germer dans les sociétés européennes. Iouri Bouïda l’entraîne en effet dans des aventures à peine plus extravagantes que celles qui scanderont la vie de ces sociétés-là. Son roman, court, rythmé, haletant a enthousiasmé le Lecteur.

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